Société de l'information - A Autrans, les collectivités représentent près de 50% de la participation
Localtis : Quel est, à votre avis, le fait marquant de ces 15es Rencontres d'Autrans ?
Yannick Landais : Les participations ont été nombreuses et nous avons eu beaucoup d'échanges. Pour la première fois, nous avons ouvert le comité de programme à une vingtaine de personnes autour de quatre thèmes : l'éducation 2.0, les monnaies complémentaires, l'innovation sociale et l'accès public à internet. Chaque personne a pris ses responsabilités et organisé le programme en collaboration. Il y a ainsi eu énormément de contributions au cours de ces trois jours. Ces débats et ces échanges ont toujours eu lieu à Autrans, mais cette année encore davantage. 220 personnes se sont inscrites ce qui est dans la moyenne, puisque nous avons entre 200 et 250 participants chaque année.
Quelles initiatives ont été prises concrètement ?
Sur le thème de l'innovation sociale, autour de la ville de Brest, toujours en avance sur ce sujet, et de son adjoint au maire Michel Briand, il y a eu la mise en place d'un e-jumelage avec Grenoble pour faire un transfert de bonnes pratiques entre ces deux collectivités. A l'avenir, l'idée serait d'ailleurs de faire un jumelage entre une ville de la région Rhône-Alpes et une collectivité équivalente hors de cette région. Nous constatons que le sujet de l'accès public à internet est toujours aussi important. Il y a deux ans, nous pensions que les espaces publics numériques (EPN) pourraient être amenés à disparaître. Ce n'est plus le cas aujourd'hui : leurs rôles de médiateur, de créateur de lien social, d'accompagnateur des technologies reviennent en force. Nous pensons d'ailleurs organiser des Assises de l'accès public à internet, sur deux jours et demi, en Corse, fin septembre ou début octobre prochain. En conclusion de ces assises, nous pourrions ainsi afficher les grandes orientations du secteur pour les années qui viennent.
Les collectivités territoriales sont-elles très actives à Autrans ?
Oui, les collectivités représentent près de 50% de la participation : un quart des personnes inscrites le sont au nom d'une collectivité et un autre quart vient du monde associatif, le plus souvent lié au secteur public. Sinon, 15% des participants sont issus du domaine de l'éducation et de la recherche. 10% sont des consultants. 8% viennent du secteur de l'entreprise. Cette année, pour la première fois, nous avons eu un pourcentage important de personnes originaires de la région Rhône-Alpes, alors que nous avons toujours eu du mal à mobiliser localement. Malheureusement, les élus sont toujours aussi peu nombreux même si nous avons doublé leur taux de participation : ils sont passés de 2 à 4 ! [NDLR : Michel Briand, Pascale Luciani-Boyer, adjointe au maire de Saint-Maur, et les conseillers régionaux Jean-Marie Chosson –Rhône-Alpes- et Marc Lipinski – Ile-de-France] Peut-être parce que nous sommes vus de l'extérieur comme une rencontre de geeks (passionnés de high tech) ? Alors que nous sommes en fait plus axés sur les usages que sur les technologies elles-mêmes. Mais il y a également très peu d'élus présents à la commission TIC de l'Association des régions de France et à peine plus à celle de l'Association des maires d'Ile-de-France.
Avez-vous déjà arrêté le thème des prochaines rencontres en 2012 ?
Sur les contenus, nous n'avons pas du tout avancé. Par contre, lors de l'assemblée générale de l'association organisatrice (Reso), le 14 janvier, j'ai souhaité ouvrir davantage le conseil d'administration qui passera ainsi de quatre à une vingtaine de personnes. Pour la prochaine édition, nous souhaitons rendre les rencontres encore plus interactives, avant, pendant et après la manifestation elle-même. Le principe de l'organisation est maintenu : nous nous réunirons une journée en mai ou juin pour travailler sur les thèmes du programme de 2012.