Brigitte Bourguignon précise le rôle des gérontopôles et autorise le programme Icope

La ministre déléguée chargée de l'autonomie a réuni le 10 janvier les responsables des gérontopôles - centres de ressources sur le vieillissement, présents dans neuf régions - afin de leur délivrer une feuille de route : élaboration d'un cahier des charges, futur "centre national de preuves" (validation des innovations technologiques en matière de prévention de la perte d’autonomie), plan antichute des personnes âgées. Parallèlement, un arrêté vient autoriser l'expérimentation du "Programme de prévention de la perte d'autonomie axé sur le dépistage multidimensionnel du déclin fonctionnel lié à l'âge" (Icope) lancé par l'OMS.

Le 10 janvier, la ministre déléguée chargée de l'autonomie a réuni les responsables des neuf gérontopôles aujourd'hui en service(*), en présence de Luc Broussy, le président de la filière de la Silver économie. Selon le communiqué publié par Brigitte Bourguignon, il s'agit de la première réunion nationale de ce type. Les gérontopôles ne datent pourtant pas d'hier. La création du premier gérontopôle, à Toulouse, avait été annoncée en avril 2007 par Philippe Douste-Blazy et Xavier Bertrand, respectivement ministre des Affaires étrangères (et président de la communauté d'agglomération du Grand Toulouse) et ministre de la Santé et des Solidarités (voir notre article du 16 avril 2007). Avec cette réunion du 10 janvier, il s'agissait donc à la fois de "leur accorder une marque de reconnaissance officielle" et de leur présenter trois axes de travail structurants pour la réforme de l'autonomie.

Trois axes de travail pour les gérontopôles

Pour mémoire, un gérontopôle est un centre de ressources chargé de répondre aux besoins des acteurs du vieillissement : institutionnels, chercheurs, entreprises, patients, familles... En fédérant ainsi tous les acteurs, le gérontopôle doit favoriser l'innovation, expérimenter des solutions, développer de nouvelles activités autour du vieillissement de la population et améliorer la prévention de la perte d'autonomie des personnes âgées et la qualité de vie de leurs proches. Figurent généralement parmi les membres fondateurs d'un gérontopôle, la région, l'ARS, tout ou partie des départements, les organismes de protection sociale, la chambre régionale de commerce et d'industrie...

À l'occasion de la réunion du 10 janvier, Brigitte Bourguignon a "amorcé, autour de trois axes, un travail d'harmonisation et de mobilisation nationale des gérontopôles, pour renforcer leur action dans l'accompagnement du vieillissement de la population". Le premier axe concerne le lancement d'un groupe de travail, chargé de définir un cahier des charges des gérontopôles. Ce groupe est animé par le professeur Gilles Berrut, président fondateur du gérontopôle des Pays de la Loire, et par Sébastien Podevyn, directeur général de France Silver Economie. Il doit proposer un cahier des charges et une feuille de route d'ici le 15 mars prochain.

Le second axe concerne la préfiguration d'un "centre national de preuves", préconisé par France Silver Economie (voir notre article du 16 septembre 2021) et prévu par la proposition de loi "visant à agir pour préserver l'autonomie et garantir les choix de vie de nos aînés", présentée par le groupe LREM et en attente de première lecture à l'Assemblée (voir notre article du 16 juin 2021). Le communiqué précise que "la CNSA associera étroitement, dans chacune des régions, les gérontopôles, pour faciliter le rôle du centre en matière de repérage et de validation des innovations technologiques en matière de prévention de la perte d'autonomie".

Enfin, le troisième axe concerne "un premier objet de travail très concret : le plan antichute des personnes âgées". Brigitte Bourguignon présentera ce plan d'ici à la fin du mois de janvier. Il s'agit d'un "enjeu majeur de santé publique, responsable de 10.000 décès chaque année".

Feux vert pour l'expérimentation du programme Icope

Ce troisième axe fait le lien avec un arrêté du 28 décembre 2021, publié au JO du 6 janvier et relatif à l'expérimentation du "Programme de prévention de la perte d'autonomie axé sur le dépistage multidimensionnel du déclin fonctionnel lié à l'âge (Icope)". Icope (Integrated Care for Older People / Soins intégrés pour les personnes âgées) est un programme de l'OMS, qui "préconise des parcours de soins intégrés pour les seniors reposant sur une démarche de prévention structurée. L'approche est fonctionnelle, déterminée par l'évaluation et le suivi des capacités intrinsèques (locomotion, état nutritionnel, santé mentale, cognition, audition, vision)".

L'expérimentation d'Icope était prévue par la "Stratégie globale pour prévenir la perte d'autonomie", présentée il y a deux ans par Agnès Buzyn, alors ministre des Solidarités et de la Santé (voir notre article du 16 janvier 2020). L'expérimentation autorisée par l'arrêté du 28 décembre 2021 doit permettre d'adapter le programme de l'OMS au contexte français, de tester les organisations innovantes possibles et de définir un modèle de financement. Elle permettra également de "vérifier la faisabilité du modèle en vie réelle et dans différents contextes territoriaux, d'identifier les caractéristiques des différents modes d'approche, les freins et les leviers déterminants dans la réussite de la démarche".

(*) Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne, Ile-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire, Sud-Provence-Alpes-Côte d'Azur, Normandie et Occitanie.

Références : arrêté du 28 décembre 2021 relatif à l'expérimentation "Programme de prévention de la perte d'autonomie axé sur le dépistage multidimensionnel du déclin fonctionnel lié à l'âge (Icope)" (JO du 6 janvier 2022).
 

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