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Environnement - Une campagne pour inciter les collectivités à passer au "0 phyto 100% bio"

Natureparif, l'agence régionale d'Ile-de-France pour la nature et la biodiversité, et quatre associations (Agir pour l'environnement, Bio Consom'acteurs, collectif citoyen les Engraineurs, Générations futures) ont lancé ce 27 février la campagne "0 phyto 100% bio !" pour interpeler élus et candidats aux élections municipales sur la question de la réduction de l'usage des pesticides et sur la promotion de l'agriculture biologique. "Malgré les obligations légales, l'agriculture biologique représente toujours moins de 4% de la surface agricole utile et à peine 3% des repas servis en restauration collective publique. Quant à l'usage des pesticides, il stagne malgré le plan Ecophyto et les annonces du gouvernement", soulignent les promoteurs de la campagne. Ils entendent donc faire connaître au niveau national les communes les plus avancées sur ces questions et les encourager dans leur démarche en faisant appel à la participation des citoyens.

Depuis le 16 janvier, les associations ont commencé à recenser communes bio et communes sans pesticides à partir d'un questionnaire simple envoyé à près de 30.000 communes pour connaître leurs pratiques en matière de réduction des pesticides et d'introduction de produits biologiques dans la restauration collective. A partir du site plateforme du projet www.0phyto-100pour100bio.fr , tout un chacun peut visionner une vidéo "mode d'emploi" de la campagne et télécharger un "kit de mobilisation citoyenne" contenant différents outils pour s'informer et agir (exemples de communes déjà engagées dans le bio et la réduction des pesticides, argumentaires, extraits de textes juridiques, courriers types à envoyer aux élus et candidats, conseils pour organiser réunions et débats au niveau local, participation au recensement des actions engagées par les communes, etc.). La prochaine étape de la campagne sera la publication, le 20 mars, en ouverture de la Semaine pour les alternatives aux pesticides, de deux cartes de France interactives, l'une sur l'usage des pesticides, sur le site www.villes-et-villages-sans-pesticides.fr , l'autre sur la politique de développement de l'agriculture biologique et l'introduction de produits bio en restauration collective publique sur le site www.villes-et-villages-bio.fr . Les communes ayant répondu au questionnaire des associations apparaîtront sur les cartes selon un dégradé de vert correspondant à leur degré d'engagement. A l'heure actuelle, près de 900 communes ont rendu leur copie.

La troisième étape aura lieu lors du Printemps bio, pendant la première quinzaine de juin, avec une labellisation des communes exemplaires qui sera fondée sur un questionnaire complet portant sur les politiques en faveur de la réduction des pesticides et du développement de l'agriculture bio. Les promoteurs de la campagne ne comptent pas s'arrêter là. Ils veulent pouvoir établir chaque année un bilan des actions menées par les différents niveaux collectivités. Prochaine échéance en vue : les élections régionales de 2015.

Anne Lenormand

Les collectivités pionnières du zéro pesticide ou de la promotion du bio

Depuis 2004, la petite ville d'Illkirch-Graffenstaden, dans le Bas-Rhin, n'utilise plus de pesticides et d'engrais chimiques dans les espaces verts. Elle a été suivie dans sa démarche par la communauté urbaine de Strasbourg, en 2008. La ville de Rennes et les 37 communes de la métropole se sont engagées dans une démarche concertée vers le "zéro phyto". La capitale bretonne a déjà réduit sa consommation de produits phytosanitaires de 92% en 10 ans. En région parisienne, 70% à 80% des collectivités ont banni l'usage des pesticides dans les espaces verts et le fleurissement, même si ces produits restent encore majoritairement utilisés sur les terrains de sport, la voirie et dans les cimetières, selon une étude de Natureparif. Aujourd'hui, une soixantaine d'espaces verts parisiens disposent d'un label écologique. Autre exemple : le conseil général de Côte-d'Or a abandonné depuis 2008 l'usage des herbicides en bordure des routes.
D'autres collectivités ont eu un rôle précurseur dans le développement de l'agriculture biologique et son introduction dans la restauration collective. La commune de Barjac (Gard, 1.546 habitants) avec l'aide de Terre de liens, a investi dans une ancienne ferme abandonnée qu'elle a loué à des agriculteurs prêts à produire du bio pour la cantine. 300 repas sont ainsi préparés chaque jour dans la cuisine centrale et distribués aux élèves de la commune et de ses alentours, ainsi qu'aux personnes âgées ou handicapées qui bénéficient d'un service de portage à domicile. La commune de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes, 10.243 habitants) a acheté un ancien domaine agricole de 4 hectares pour y développer une régie municipale à destination des restaurants scolaires. Depuis janvier 2012, les menus sont préparés avec des aliments 100% bio et une grande partie des légumes proposés provient de la régie agricole. La ville de Saint-Etienne a quant à elle atteint en janvier dernier l'objectif de 100% bio pour les repas servis dans les écoles maternelles et primaires. Les communes de Grande-Synthe, dans le Pas-de-Calais (20.901 habitants) et d'Ytrac, dans le Cantal (3.868 habitants), qui servent respectivement 540 et 200 repas quotidiens, sont aussi passées au 100% bio.  A.L. 


 

 

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