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Environnement - Alternatives aux pesticides : les collectivités de plus en plus impliquées

La huitième édition de la Semaine pour les alternatives aux pesticides, coorganisée par l'association Générations futures, se déroulera du 20 au 30 mars. 700 manifestations sont déjà programmées un peu partout en France pour alerter sur les dangers des pesticides.

700 évènements dans 83 départements  et un nombre croissant de collectivités impliquées, dont plusieurs grandes villes (Paris, Villeurbanne, Rennes, La Rochelle, Mulhouse...) : la Semaine pour les alternatives aux pesticides, qui se déroulera du 20 au 30 mars, reste un moment phare pour alerter sur cet enjeu sensible. Notamment en ville. "Les espaces non agricoles ne représentent que 10% des utilisations de pesticides. Mais à travers des actions de terrain, il est impératif de sensibiliser et de susciter l'engagement des citadins", insiste Ludovic Serin, chargé de mission à l'Union nationale des centres permanents d'initiatives pour l'environnement (CPIE). Flash mob à Lorient, opérations de "fleurissement participatif", affichage dans les cantines de collèges (dans le Gers), signature d'une charte zéro pesticide (en Corrèze), visites de serres, de communes zéro phyto et de parcs naturels urbains : les profils d'actions sont variés et de nouveaux partenaires comme l'Association des maires de France (AMF), le Réseau Ecole et nature ou Greenpeace s'associent pour la première fois à la cause.

Un creuset pour d'autres actions

L'association Agir pour l'environnement en profite pour lancer avec 18 autres partenaires une campagne alertant sur les ravages des pesticides. Elle donne également rendez-vous le 27 mars, à l'Assemblée Nationale, pour le lancement d'un club d'élus engagés en faveur des alternatives aux pesticides. Autre initiative : dans le Limousin, un appel aux pouvoirs publics signé par 85 médecins vient d'être lancé. "Dans nos communes, il faut arrêter de cantonner l'enjeu des pesticides à un problème de médecine du travail. Les agriculteurs sont bien sûr les premiers impactés mais, en lien avec la qualité de l'eau, il est de notre devoir d'alerter sur les risques sur les riverains et, notamment, les enfants", précise Pierre-Michel Perinaud, le médecin généraliste à l'origine de cet appel. 

Plan national mitigé, actions locales à renforcer

Anne Le Strat, adjointe au maire de Paris chargée de l'eau, estime aussi indispensable de lier eau, agriculture et qualité des sols dans les politiques et approches locales. "En amont, le fait de protéger la ressource en eau par l'agriculture biologique, en aidant près des points de captage les agriculteurs à se convertir au bio, fonctionne par exemple très bien. Mais cela ne suffit pas, il faut réfléchir à d'autres outils." Et Julien Adda, délégué général de la Fédération nationale d'agriculture biologique (Fnab) d'ajouter : "En aval, la restauration collective est aussi un formidable levier, dont les élus se sont d'ailleurs emparés. Mais pas l'Etat qui, dans ce domaine, respecte peu ses engagements. Nous veillerons à ce qu'il n'élude pas la question dans le cadre du plan bio annoncé en juin prochain par le ministre de l'Agriculture." Rappelons qu'un autre signal fort fut donné avec le lancement il y a quatre ans du plan Ecophyto 2018. "Mais son bilan reste mitigé", conclut François Veillerette, porte-parole de Générations Futures et membre du comité d'experts Ecophyto.