Environnement - Les collectivités mobilisées pour la Semaine sans pesticides
A l'heure où plusieurs communes et départements entament des programmes de réduction des traitements phytosanitaires, la tenue, le 20 mars, de la 3e édition de la Semaine sans pesticides tombe à pic pour soutenir et mettre en lumière leurs initiatives. En effet, cet événement fédérateur qui se déroule jusqu'au 30 mars dans toute la France déploie d'importants moyens logistiques et humains en vue de démontrer la possibilité de réduire le recours aux pesticides et la nécessité de promouvoir des alternatives viables, par secteur d'utilisation (agriculture, entretien des espaces verts communaux, jardinage, etc.).
A l'initiative de l'Action citoyenne pour les alternatives aux pesticides (Acap), un réseau de 160 organisations coordonné par le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDGRF), cette manifestation vise à ce que des indicateurs et mesures contraignantes, de type taxation de produits, viennent clairement appuyer les plans de réduction de pesticides. Elle défend aussi l'interdiction à terme des pulvérisations aériennes dans les lieux accueillant du public.
Pour ce faire, l'Acap déploie directement au profit des participants des moyens de sensibilisation "sur-mesure", ou les laisse au contraire s'investir pleinement en choisissant eux-mêmes le meilleur moyen de faire passer le message. Qu'il s'agisse d'une association, d'une coopérative agricole, d'une entreprise ou d'une collectivité, cela peut prendre la forme d'un débat, d'un stand thématique, d'un spectacle, d'une projection, d'une exposition, d'un atelier pratique ou d'une visite sur le terrain, voire même d'une enquête dans le cas d'Eau et Rivières de Bretagne qui en réalisera une à l'occasion de l'événement afin de "vérifier que l'affichage obligatoire dans tous les centres de distribution des arrêtés préfectoraux relatifs à l'interdiction de l'usage des produits phytosanitaires à proximité de l'eau, signés par les préfets le 1er février 2008, est bien respecté". Dans chaque département, le programme est donc dense. On y retrouve les principaux réseaux d'éducation à l'environnement que sont la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux), le CPIE (centre permanent d'initiatives pour l'environnement) ou le Graine (groupe régional d'animation et d'initiation à la nature et l'environnement). Cette mobilisation citoyenne associe également les jardiniers amateurs, représentés par la Fédération nationale des jardins familiaux, un réseau fort d'une centaine d'associations et très proactif en matière d'environnement. Dans l'Ouest, le CPIE Loire Océane ouvre à la visite des serres municipales pour sensibiliser le public aux techniques d'entretien respectueuses de l'environnement mises en oeuvre par les agents communaux. Et en Alsace, des partenariats entre des acteurs agricoles et le service des eaux de la ville de Mulhouse donnent lieu à des animations ciblées sur la pollution de l'eau par les pesticides, relayées par un blog dédié et réservées pour certaines aux élus et aux professionnels.
Morgan Boëdec / Victoires Editions