Sécurité civile - Un sénateur propose d'utiliser le service civique pour former les sapeurs-pompiers volontaires
La commission des lois du Sénat a adopté, le 12 novembre, une proposition de loi de Roland Courteau (PS, Aude) tendant à "favoriser le recrutement et la formation des sapeurs-pompiers volontaires". Constatant la crise de vocations chez les sapeurs-pompiers volontaires – avec une baisse continue de leur nombre depuis 2010 -, le sénateur pointe la "longueur de la formation initiale qu'ils doivent suivre". Sa proposition de loi, qui ne comporte qu'un seul article, vise à permettre aux sapeurs-pompiers volontaires de suivre tout ou partie de leur formation "dans le cadre d'un engagement de service civique, d'une durée de six à douze mois". Pour ce faire, ils devront "souscrire un engagement de sapeur-pompier volontaire", comme le prévoit un amendement du rapporteur du texte, Jean-Pierre Sueur (PS, Loiret), adopté par la commission. Le but est de tenir compte des "contraintes engendrées, pour les collectivités locales", par la mise en œuvre de cette formation.
"Ce texte utile n'est cependant qu'un maillon pour susciter de nouvelles vocations", souligne le Sénat dans un communiqué. La commission des lois a d'ailleurs décidé de mettre en place une mission d'information sur les Sdis (services départementaux d'incendie et de secours) "pour poursuivre dans ce sens sa réflexion et formuler des propositions complémentaires".
15.000 volontaires de moins en dix ans
En dix ans, le pays a perdu 15.000 volontaires, alors que ces derniers constituent l'originalité du système français, avec environ 80% des effectifs globaux. Lors du congrès annuel des pompiers qui s'était tenu en octobre 2013 à Chambéry, le président de la République, François Hollande, avait annoncé un plan national pour relancer le volontariat et repasser au-dessus de la barre de 200.000 volontaires en 2017. Mais selon les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur publiés le 30 octobre, au 1er janvier 2014, on comptait 192.300 volontaires, contre 193.000 un an plus tôt, soit 700 de moins. "Cet équilibre, déjà sur le fil du rasoir, ne peut perdurer alors que les sollicitations et menaces augmentent", avait alors réagi la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), pointant également la disparition d'une centaine de casernes en 2013, même si les mesures de l'engagement national du 11 octobre 2013 n'avait pas encore pu produire leurs effets fin 2013. Sur ces 25 mesures, les deux-tiers ont été mises en place à ce jour. Une grande campagne d'information, financée en partie par le ministère de l'Intérieur, a ainsi été lancée. Les pompiers attendent à présent un "accès prioritaire aux logements sociaux proches des casernes". La FNSPF demandent par ailleurs que les statistiques soient connues beaucoup plus tôt, et non dix mois après comme c'est le cas actuellement, de manière à permettre d'évaluer les mesures prises.