Sécurité civile - François Hollande annonce un "plan national" pour relancer le volontariat chez les pompiers
Le président de la République a annoncé, samedi 12 octobre, un "plan national" pour tenter d'enrayer l'érosion du volontariat chez les sapeurs-pompiers. Erosion que, ni les propositions de la mission Ferry, ni la loi sur le volontariat de 2011 qui en a découlé, n'ont permis de freiner. De 2004 à 2012, le nombre de volontaires a chuté de 12.000 pompiers, avec une accélération l'an dernier : 2.200 effectifs en moins en 2012 (voir ci-contre notre article du 3 octobre 2013). François Hollande veut donner un cap : "Retrouver 200.000 sapeurs-pompiers volontaires d'ici la fin du quinquennat." "C'est-à-dire retrouver en 2017 le niveau qui était le nôtre une décennie plus tôt, en 2007", a précisé le chef de l'Etat, venu clôturer le 120e congrès des sapeurs-pompiers à Chambéry. "Notre modèle de secours est menacé", lui avait lancé à la tribune le colonel Faure, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers français (FNSPF).
Outre le lancement d'une campagne nationale d'information, le président a annoncé la création "d'un service citoyen de sécurité civile dont la durée pourrait aller jusqu'à un an". Il s'est également engagé à "améliorer les conditions de vie des volontaires", répondant à une autre revendication des pompiers volontaires : "L'indemnité horaire des volontaires évoluera pour garantir leur pouvoir d'achat", a-t-il assuré. Cette indemnité vient d'être réévaluée mais pas à la hauteur de ce que souhaitaient les pompiers. "Depuis 2003, l'inflation a augmenté de 23% alors que l'indemnité des volontaires n'augmentait que de 14%", selon un cadre de la FNSPF, cité par l'AFP.
Le président a aussi prôné une féminisation des sapeurs-pompiers volontaires et une formation mieux adaptée aux contraintes des volontaires.
En termes de reconnaissance, François Hollande a souhaité que les volontaires accèdent à plus de responsabilités au sein des casernes où les gradés sont pour la plupart des professionnels et promis un doublement du "nombre de sapeurs-pompiers nommés ou promus dans l'ordre de la Légion d'honneur et dans l'ordre national du Mérite". Le président de la FNSPF s'était ému, la semaine dernière devant la presse, du faible nombre de volontaires dans les deux dernières promotions de la Légion d'honneur. "Sur les cinq dernières promotions de la Légion d'honneur, il y a un seul sapeur-pompier volontaire en activité", avait-il regretté. "Les dossiers sont refusés par les Sdis, bloqués dans les préfectures, peut-être même au ministère", avait dénoncé le colonel Faure.
Nombre des mesures annoncées par le président de la République s'inspirent des 25 points du plan d'action en faveur du volontariat signé la veille, vendredi, entre le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, et les représentants des pompiers.
Ce 120e congrès a aussi été l'occasion d'annoncer le lancement officiel de l'Institut français de sécurité civile (Ifrasec), le premier "think tank" spécifiquement dédié à la sécurité civile.
La première étude de l'Ifrasec, publiée cet été, propose de renforcer la coopération en matière de feux de forêts au niveau européen et de repenser les modèles de prévention et d'action pour améliorer l'efficacité des secours. La seconde étude intitulée "Entre approche économique et modèle social : regards sur le volontariat de sapeurs-pompiers" a été présenté lors de ce congrès. Un thème de circonstance.