Culture - Un anniversaire pour l'Inrap et un livre blanc sur l'archéologie préventive
Le 26 octobre, Aurélie Filippetti a inauguré, sous le péristyle et dans la galerie Valois du Palais-Royal, une exposition intitulée "Fouilles et découvertes au XXIe siècle - Regards sur l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap)". Elle se tient jusqu'au 9 décembre, à l'occasion du dixième anniversaire de la création de l'Institut. Tout en présentant le bilan global de dix années de travaux, l'exposition met en valeur cinq découvertes remarquables, réalisées dans le cadre de fouilles préventives. Elle explique au grand public le déroulement d'un chantier d'archéologie préventive, de la reconnaissance du site jusqu'aux synthèses (publication des résultats), en passant par le diagnostic, les fouilles et les travaux en laboratoire. L'exposition présente aussi, à travers des vidéos et des témoignages, les différents savoir-faire et les métiers de l'Inrap : archéologue responsable d'opération, topographe, anthropologue, carpologue, palynologue, archéozoologue, xylologue, céramologue, tracéologue... On retiendra notamment de cette exposition que l'Inrap et ses 2.000 collaborateurs ont mené, entre 2002 et 2011, 16.978 diagnostics sur 112.241 hectares et conduit 2.237 fouilles en métropole et dans les DOM.
Au même moment, la ministre de la Culture a chargé la commission d'évaluation scientifique, économique et sociale du dispositif d'archéologie - tout nouvellement installée le 5 octobre - de rédiger un livre blanc de l'archéologie préventive. Ce document, qui portera sur tous les acteurs de ce domaine (et donc également les services agréés des collectivités territoriales), devra être remis avant le 1er mars 2013. Il aura "vocation à fixer le cadre législatif et réglementaire nécessaire à la refondation de l'archéologie préventive et à son adaptation aux réalités et au contexte de la discipline. Il alimentera le projet de loi relatif au patrimoine que la ministre envisage de soumettre au Parlement à la fin de l'année 2013".
Cette annonce n'a pas échappé aux collectivités territoriales, dont les relations avec l'Inrap sont souvent tendues. Dans un communiqué du 30 octobre, l'Assemblée des départements de France se félicite ainsi de l'annonce de la ministre. L'ADF est d'autant plus satisfaite que "la ministre de la Culture et de la Communication, tout en défendant la nécessité d'un service public fort, a pu laisser penser qu'elle privilégiait les interventions de l'Institut national de recherches archéologiques préventives". Elle apprécie également que la composition de la commission "prend acte de la nécessaire pluralité des opérateurs publics en ce domaine". Elle en profite pour rappeler au passage que "depuis la loi de 2003 autorisant les différents échelons de collectivités territoriales à réaliser des opérations d'archéologie préventives agréées par l'Etat, on dénombre quelque 70 services territoriaux agréés, regroupant plus d'un millier d'agents". Enfin, l'ADF "appelle de ses voeux un financement équitable des missions de service public entre Etat et collectivités territoriales, via une réforme de la redevance d'archéologie préventive et des barèmes selon la nature des territoires".