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Patrimoine - Archéologie préventive : un compromis est toujours possible

Les relations parfois tendues entre les élus locaux, les aménageurs et les acteurs de l'archéologie préventive ne doivent pas faire oublier que les découvertes effectuées pendant les fouilles préventives se concluent souvent par un compromis satisfaisant - plus ou moins - les différentes parties. L'histoire des fouilles de la rue de La Courtine, à Limoges, en est un bon exemple.

Les fouilles effectuées rue de La Courtine à Limoges, en préalable à l'installation d'un magasin de mode et d'ameublement de la chaîne Eurodif, ont été édictées à la suite de la découverte d'ossements humains lors de travaux de nettoyage d'une parcelle du futur chantier, relate, dans un communiqué du 27 août, la Drac du Limousin. Or, ces fouilles préventives - réalisées non par l'Inrap, mais par un bureau d'études agréé - ont mis à jour une découverte exceptionnelle : une vaste zone funéraire regroupant environ 200 sépultures contenant près de 300 corps, ainsi que des maçonneries monumentales suggérant la présence d'au moins un mausolée funéraire. Les datations, non encore achevées, conduisent à attribuer ces constructions soit à la fin du Bas-Empire, soit au début du Haut Moyen Age (IVe - VIe siècles).
Devant l'importance de cette découverte - il n'existe qu'une dizaine de sites de ce type en France - le mausolée a fait l'objet, le 2 août 2012, d'une décision ministérielle d'instance de classement monument historique. Ceci place le site sous le régime des monuments classés durant un an, le temps de mettre en œuvre la procédure ordinaire de classement, avec avis de la commission régionale du patrimoine et des sites et avis de la Commission nationale des monuments historiques.

Une solution rapide et durable

Contrairement à ce qui se produit parfois, la recherche d'une solution durable pour le site - préservant les intérêts de toutes les parties - a été aussi rapide que la mesure de protection. Dès le mois de juin, la conservation du mausolée et de ses annexes postérieures a ainsi été actée par l'aménageur et par la Drac. Plusieurs réunions se sont ensuite tenues entre la Drac, la ville et Eurodif pour trouver une solution. Et, dans son communiqué du 27 août - signé conjointement avec la ville de Limoges -, la direction régionale annonce que "la dernière réunion, tenant compte du résultat final des fouilles, qui s'est tenue à l'hôtel de ville, a validé le principe d'un projet qui permettrait non seulement la conservation des vestiges du mausolée, mais aussi des caves, et offrirait une visibilité partielle depuis l'espace public".
Le magasin sera rehaussé - selon une solution technique qui reste à préciser -, tandis que "le sous-sol du nouveau bâtiment sera entièrement dévolu à la conservation des vestiges et accessible aux chercheurs, et dans certaines conditions, au public (visites guidées)". Une fois la solution technique validée, la mairie délivrera un nouveau permis de construire et le nouveau projet sera affiché à la fois sur le chantier et sur les sites internet de la ville de Limoges et de la Drac du Limousin.

 

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