Patrimoine - Archéologie préventive : journées en baisse, mais efficacité en hausse pour l'Inrap
L'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) publie son rapport d'activité portant sur l'année 2011. Pour la première fois depuis la création de cet organisme en 2001, l'activité s'affiche en baisse. Avec un total de 268.179 journées de travail réalisées, elle est en effet en recul de près de 6% par rapport à 2010 et rejoint ainsi son niveau de 2007. Ce recul des journées réalisées touche les diagnostics comme les fouilles.
Dans leur présentation, le président et le directeur général de l'Inrap soulignent toutefois que ce "tassement de l'activité [...] masque des progrès importants", qui se traduisent notamment par "une plus grande efficience dans la réalisation des opérations". Ainsi, malgré la diminution du total des journées, le nombre de diagnostics et les surfaces sondées sont en croissance. Le rapport comptabilise ainsi 2.484 diagnostics prescrits en 2011 contre 2.436 l'année précédente (+2%), tandis que les diagnostics réalisés passent de 1.638 à 1.909 (+16,5%). Pour leur part, les prescriptions de fouilles progressent de 348 à 374 (+7,4%), mais les fouilles réalisée reculent légèrement, de 263 à 252 (-4%). Au total, 1.911 communes ont été concernées l'an dernier par des fouilles de l'Inrap. Journées en baisse et activité en hausse : le rapprochement de ces deux évolutions est le signe que la durée des chantiers raccourcit, ce qui ne devrait pas manquer de réjouir nombre de collectivités territoriales.
Autre point positif : le rapport d'activité indique que "les recettes et la marge opérationnelle pour les fouilles sont en nette amélioration", alors que les charges fixes sont en recul". Les dirigeants estiment par conséquent que "ces résultats sont très encourageants et montrent que les efforts accomplis pour moderniser l’institut et son fonctionnement produisent des fruits".
Un net redressement financier
Il est vrai aussi - comme le reconnaît le rapport - que la redevance d'archéologie préventive a bénéficié, en 2011, d'un "rendement exceptionnel" (54,8 millions d'euros, un chiffre très supérieur aux prévisions), permettant ainsi au résultat financier de l'organisme - qui a connu de graves difficultés financières ces dernières années - d'enregistrer un bénéfice de 5,82 millions d'euros. L'Inrap a par ailleurs bénéficié, à la fin de 2011, d'une recapitalisation de 21 millions d'euros par le ministère de la Culture, qui a permis de compenser les résultats négatifs cumulés qui pesaient sur la trésorerie de l'établissement, déficitaire depuis 2007.
Compte tenu du résultat négatif sur le secteur lucratif et d'une persistance du déficit sur l'activité de fouille (divisé toutefois par trois et qui passe ainsi de -5,47 millions d'euros à -1,56 millions), le résultat d'exploitation reste négatif. Mais il se réduit et se rapproche de l'équilibre, avec -1,1 million d'euros (pour 160 millions d'euros de budget exécuté), contre -2,94 millions en 2010.
Au-delà de ces éléments quantitatifs et budgétaires, le rapport d'activité détaille également les principaux chantiers de fouilles menés au cours de 2011 et présente - dans d'intéressantes monographies - les "découvertes remarquables" réalisées. Parmi ces dernières, figurent notamment une habitation caféière en Guadeloupe, les communautés villageoises du Chasséen et du Bronze moyen à Cournon‑d'Auvergne, une ferme gauloise à Wissous, une maison de maître du Ier au IIIe siècle à Grand, la nécropole antique d'Uggade à Caudebec-lès‑Elbeuf, un faubourg antique et un couvent médiéval à Nîmes, un nouveau monument du Ve siècle à Toulouse, la demeure d'un notable rural du bas Moyen Age à Saint‑Martin‑du‑Mont, ou encore les "Cornes de Vauban" à Saint‑Quentin.