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Innovation - Sept pôles internationaux observés à la loupe par l'OCDE

A partir d'une analyse approfondie de pôles de compétitivité internationaux, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) détaille les facteurs de réussite des pôles et les freins à leur développement dans une étude intitulée "Pôles de compétitivité, innovation et entrepreneuriat" publiée en octobre 2009. Sept pôles de compétitivité, dont le pôle français Minalogic, installé à Grenoble, sont ainsi passés à la loupe sous divers aspects : les acteurs en présence, le rôle des PME, l'impact sur l'entrepreneuriat et l'emploi, le rôle des politiques... L'OCDE identifie plusieurs freins au développement de ces pôles. Le manque de capital-risque, la pénurie de compétences dans de nouvelles activités et le manque de formation en font partie. L'étude relève aussi que les activités des nombreuses organisations publiques qui sont impliquées dans un pôle "ne sont pas bien coordonnées conduisant à des problèmes dans le développement d'une stratégie globale et progressiste". L'OCDE estime aussi qu'il faut faire attention à ne pas créer une "fracture sociale", la croissance du pôle pouvant "entrainer une augmentation des inégalités sociales au sein de l'agglomération entre employés high-tech et d'autres couches de la population". Elle pointe aussi du doigt les risques d'encombrement dans les agglomérations concernées que peut créer la rapide croissance des pôles. "Une forte croissance dans des agglomérations entraîne des augmentations dans les prix de l'immobilier, dans les coûts de main-d'œuvre, dans les temps consacrés à faire les trajets travail-domicile et des problèmes de transport qui peuvent réduire l'attractivité du pôle pour les entreprises et la main-d'œuvre, et donc la capacité du cluster à générer davantage de bénéfices pour l'agglomération", indique ainsi l'étude. Face à ces divers freins, l'OCDE émet quelques pistes d'amélioration. Parmi les recommandations : faciliter l'accès au financement. Il faudrait, souligne le rapport, "impliquer des investisseurs privés dans les activités du pôle", citant le pôle de Grenoble en exemple, et "faciliter l'accès au financement public". La mise en place d'un guichet unique pour les PME permettrait notamment "d'octroyer les fonds publics dans des délais plus courts, avec un minimum de formalités administratives". Autres recommandations : encourager l'entrepreneuriat, stimuler l'innovation et la collaboration, en encourageant notamment les réseaux d'entreprises, et coordonner les politiques publiques et les initiatives régionales. Dans ce domaine, la voie des partenariats public-public et public-privé est privilégiée. "Il est important de disposer de partenariats solides comprenant des entreprises clés, des autorités publiques locales, des institutions universitaires et le milieu d'affaires, insiste l'étude, cela faciliterait la définition des initiatives communes et des types de soutien dont pourraient bénéficier les pôles." L'élaboration d'une stratégie conjointe pour le pôle est considérée également comme essentielle pour le bon développement du pôle. "Il s'avère nécessaire de créer, en partenariat entre les acteurs clés nationaux et locaux (publics et privés) une stratégie pour avoir une vision claire de l'évolution souhaitée du pôle." Une stratégie indispensable pour estimer les besoins prioritaires à couvrir, notamment en matière d'investissements des infrastructures.

 

Emilie Zapalski

 

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