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Salon des entrepreneurs - Pôles de compétitivité : des idées reçues battues en brèche

A l'occasion de la troisième et dernière journée du Salon des entrepreneurs à Paris, vendredi 2 février, responsables de pôles de compétitivité, représentants de la Direction générale des entreprises du ministère de l'Economie, et chefs d'entreprises ont débattu des avantages et inconvénients des pôles de compétitivité pour les jeunes créateurs d'entreprises. Tous s'accordent sur les principaux atouts de ces structures : intégrer le tissu industriel local, acquérir une reconnaissance locale, nationale et internationale, et profiter des différentes politiques du pôle concerné (veille technologique, veille commerciale, liens avec les organismes de formation, etc.). Les intervenants ont aussi mis en garde les entreprises qui souhaiteraient entrer dans un pôle uniquement par motivation financière : "La motivation doit plutôt venir de l'envie de se faire connaître et d'entrer dans un réseau d'entreprises", a ainsi expliqué Laurent Kott, président de CapInTech, l'association pour la création, l'amorçage et la promotion de sociétés innovantes et technologiques. La conférence a également été l'occasion pour Catherine Larrieu, représentante de la DGE, de partir en guerre contre les préjugés émis autour des pôles de compétitivité. Première idée reçue : les PME n'auraient pas accès aux pôles de compétitivité. Une récente enquête, réalisée par le comité Richelieu, prouve le contraire. D'après cette étude, les PME représentent un quart des entreprises présentes dans les instances de labellisation des pôles. Au total, 1.140 PME participent aux 16 pôles mondiaux, ce qui représente 74% du nombre total d'adhérents. En général, ces entreprises payent un prix modeste pour entrer dans un pôle, 945 euros par an en moyenne, et ce qu'elles perçoivent en retour, en termes de subventions, n'est pas négligeable : sur le deuxième appel à projets, les PME ont reçu 28% des aides accordées aux entreprises.


Partage de propriété intellectuelle

Autre préjugé : la démarche serait trop compliquée, trop longue. Une critique illustrée par Manuel Géa, co-fondateur et PDG de la société Bio Modeling Systems, présent lors de la conférence. Pour ce créateur d'entreprise, très actif au sein du pôle parisien Medic Tech Santé, "il y a beaucoup de structures dans un pôle de compétitivité, c'est difficile de s'y retrouver". La représentante de la DGE a cherché à  contrer cette idée précisant qu'"il est important pour une entreprise innovante de prendre le temps de réfléchir à quels projets elle va pouvoir participer avant de se lancer". Dernière idée reçue : il peut y avoir des risques de pillage quand on participe à un pôle. Pour remédier à cet écueil, la DGE impose aux entreprises qui participent à un pôle de compétitivité de signer des clauses de partage de propriété intellectuelle. Elle va bientôt diffuser un guide pratique. Par ailleurs, un correspondant de l'INPI sera mis à la disposition des PME. Tous les participants ont été d'accord pour reconnaître le succès inattendu rencontré par les pôles de compétitivité depuis leur lancement et sur la nécessité d'adapter ces structures aux besoins des entreprises. "C'est un processus progressif, a expliqué Catherine Larrieu. Nous sommes en ce moment-même en train d'apprendre ce qu'on peut faire avec un pôle de compétitivité."

 

Emilie Zapalski