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Développement des territoires - Le gouvernement veut apporter dix millions d'euros aux "grappes d'entreprises"

Le gouvernement a affiché son soutien aux clusters, lors de la première journée de l'Université 2009 des pôles et des clusters, organisée par France Clusters (CDFI) les 29 et 30 septembre. Des clusters que le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Espace rural, Michel Mercier, préfère nommer "grappes d'entreprises", et qui vont bénéficier d'un budget spécifique. Ainsi un appel à projets doit avoir lieu d'ici à la fin du mois d'octobre. Les "grappes" retenues bénéficieront d'un montant global de dix millions d'euros par an sur 2010 et 2011. Objectif : permettre à ces réseaux d'acquérir une certaine reconnaissance vis-à-vis de leurs partenaires locaux, les collectivités territoriales notamment, mais aussi les partenaires financiers, comme les banques, les aider à devenir plus performants dans leurs services aux entreprises et leur permettre de se professionnaliser. "Il y a plusieurs nécessités à ce nouveau dispositif, a expliqué Pierre Dartout, délégué interministériel à l'aménagement et la compétitivité des territoires. En premier lieu, il y a plusieurs réseaux d'entreprises qui ont existé avant les pôles de compétitivité et qui n'ont pu se transformer en pôles du fait de leurs activités, c'est le cas notamment du domaine de la mode ; ensuite, toutes les collectivités locales n'ont pas le même engagement vis-à-vis de ces clusters, il y avait une forte demande d'équilibrage." Certaines régions investissent en effet depuis plusieurs années dans ce type de réseaux. C'est le cas de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur qui s'est lancée depuis trois ans dans la mise en œuvre de pôles régionaux d'innovation et de développement économique solidaire (Prides), qui rassemblent des entreprises intervenant dans un même secteur d'activité et les incitent à coopérer entre elles. "Les pôles de compétitivité travaillent sur le développement territorial mais à des échelles différentes ; avec les Prides, on a moins de projets de R&D qui sortent, mais on soutient des activités, comme la culture, qui ne sont pas traitées par les pôles", détaille ainsi Christine Garotta-Derail, chargée de mission à la direction de l'économie régionale, de l'innovation et de l'enseignement supérieur de la région Paca. "Le fait de consacrer une politique complémentaire aux pôles, ce n'est pas nier l'impact que ces outils ont, nous avons besoin des pôles de compétitivité", a renchéri Pierre Dartout, pour préciser la démarche. Certains réseaux de ce type travaillent d'ailleurs de concert avec des pôles de compétitivité. Opticsvalley, une association qui a pour mission de structurer et promouvoir la filière optique-phonotique en Ile-de-France, collabore ainsi beaucoup avec le pôle System@tic, spécialisé notamment dans l'optique. "Il y a des coopérations avec des pôles dans les cas où il y a des intérêts communs à travailler ensemble, parfois les métiers sont portés sur le territoire par le système productif local (SPL), d'autres fois par le pôle de compétitivité ou par le cluster", a détaillé Jean-Claude Sirieys, directeur général d'Opticsvalley. Pas de concurrence donc, mais plutôt une réelle complémentarité. Reste que le paysage est rendu d'autant plus complexe avec la mise en place de ce nouveau dispositif. "On est dans un système extrêmement complexe avec Oséo, l'Agence nationale de la recherche (ANR), la Caisse des Dépôts, les SPL, les pôles, les instituts Carnot, le plan Campus, les grappes d'entreprises, a fait remarquer Philippe Braidy, directeur du développement territorial et du réseau de la Caisse des Dépôts, tout cela va dans le bon sens mais cela crée une certaine complexité pour les entreprises, il faut les aider à s'y retrouver !"

Emilie Zapalski
 

 

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