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Pôles de compétitivité - Les dix-sept présidents des pôles mondiaux demandent une augmentation de 900 millions d'euros pour 2009-2011

Réunis à Paris le 12 juin pour une réunion de leur club, les présidents des dix-sept pôles de compétitivité mondiaux ont demandé aux pouvoirs publics une rallonge de 900 millions d'euros en faveur des pôles de compétitivité.
Les pôles ont déjà fait l'objet d'un premier cycle, de 2005 à 2008, qui s'est révélé plutôt réussi : celui-ci a permis de lancer 1.400 projets pour un montant total de 5 milliards d'euros, dont 1,7 milliard étaient financés par l'Etat et les collectivités locales, et 3,3 milliards d'euros par les industriels. Côté emploi, d'après une étude récente de l'Apec, cette première phase devrait générer 140.000 emplois de cadres au sein des pôles dans les cinq ans à venir, et près de 700.000 avec les effets d'entraînement. Après une phase d'évaluation, conduite en 2008, la politique des pôles de compétitivité a été reconduite pour trois ans, avec une nouvelle enveloppe de 1,5 milliard d'euros de la part de l'Etat. "Si l'enveloppe consacrée aux pôles était bien pour démarrer, pour accélérer la recherche dans certains domaines porteurs, il faut des moyens supplémentaires", assure Dominique Vernay, président du pôle System@tic.
Pour soutenir cette deuxième phase, les présidents des pôles mondiaux réclament ainsi 900 millions supplémentaires, dont ils précisent clairement la répartition, à travers trois axes principaux. Premier axe : accélérer le développement industriel et commercial des projets matures. Les présidents de pôles proposent de faire en sorte que les dispositions de la loi Tepa-ISF - qui permettent aux assujettis à l'ISF de déduire une fraction des sommes versées au capital de PME - soient directement orientées vers les PME innovantes des pôles de compétitivité. "Cette année, nous avons réussi à lever ainsi 3,5 millions d'euros pour les PME du pôle System@tic, c'est encourageant", explique Dominique Vernay, qui propose la mise en place d'un bonus pour ceux qui investiraient dans les PME les plus innovantes. Le financement via les fonds Tepa-ISF pourrait ainsi apporter 300 millions d'euros.
Autre axe de développement : "soutenir et dynamiser l'usine à projets". D'après les dix-sept présidents des pôles mondiaux, durant la phase 2005-2008, les pôles ont connu une forte croissance, tant en nombre de membres qu'en nouveaux projets. Or cette évolution très positive n'a pas été suivie d'une augmentation parallèle des crédits. Ils demandent un financement supplémentaire de 200 millions d'euros pour les projets innovants prometteurs et 100 millions d'euros pour les appels à projets "plates-formes d'innovation", dont le premier a été lancé en octobre 2008. Les présidents des pôles mondiaux proposent aussi de mettre le paquet sur les secteurs d'avenir, comme l'internet du futur, la ville durable, les transports durables, la mobilité ou les éco-technologies. Ils proposent d'y consacrer 300 millions d'euros supplémentaires. "On peut accélérer le moteur de la croissance, même en temps de crise", assure Dominique Vernay, qui a reçu un accueil plutôt favorable à ces propositions et à la demande de financement, auprès de personnes proches du gouvernement... Reste à savoir comment seraient répartis ces 900 millions d'euros. "Ce n'est pas à nous de décider quel pôle doit recevoir des financements supplémentaires, précise le président de System@tic, même si on sait que 80% des financements vont vers les dix-sept pôles mondiaux..."

 

Emilie Zapalski