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Tourisme - Saison touristique d'été : la crise est de retour

Il n'y aura finalement pas eu de miracle, ni de "bons chiffres d'août" qui sauvent au dernier moment une saison pourtant mal engagée. Après des débuts très poussifs au mois de juillet (voir notre article ci-contre du 31 juillet 2012), le mois d'août - malgré une amélioration sensible - n'a pu empêcher des résultats d'ensemble décevants. Selon les chiffres (résultats provisoires sur juillet-août 2012) qui viennent d'être publiés par le ministère de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme, les hébergements touristiques ont vu ainsi leur fréquentation reculer de 7,1% en juillet. Malgré la progression de 3% observée au mois d'août, la saison estivale s'achève au final sur un recul du nombre de nuitées de 1,6%.

Un "climat économique dégradé"

Même si la météo médiocre du mois de juillet a sans nul doute joué un rôle, difficile de ne pas voir dans ce recul de la fréquentation des hébergements touristiques un effet de la crise économique. Dans son communiqué, Sylvia Pinel convient d'ailleurs du "bilan mitigé" de la saison estivale et pointe "un climat économique dégradé". Avec toutefois, un changement de taille : la crise semble aujourd'hui devenue franco-française. En 2008-2009, le maintien d'une forte demande intérieure - poussée par le repli d'un certain nombre de Français sur des vacances hexagonales - avait permis de compenser le véritable effondrement des arrivées de touristes étrangers, notamment européens. En 2012, c'est l'inverse qui s'est produit : même si les Français ont essayé de maintenir leur taux de départ en vacances d'été, ils ont réduit la durée de leur séjour, ce qui se traduit par une baisse de 2,8% de leurs nuitées par rapport à la saison 2011, qui avait été particulièrement dynamique.
A l'inverse, les nuitées de touristes étrangers - et notamment ceux originaires des pays lointains - sont restées orientées à la hausse, avec une progression de 2,2%. La croissance a été particulièrement forte pour les touristes chinois (hausse des nuitées de 14,5% en juillet), américains (+10,8%), canadiens (+7,7%), japonais (+6,6%) et russes (+4,5%). Elle est beaucoup plus contrastée pour les touristes européens et reflète fidèlement l'état de la crise économique, avec de véritables chutes pour les pays les plus touchés (-16,5% pour les nuitées espagnoles et -12,9% pour les nuitées italiennes), tandis que les nuitées allemandes progressent de 10,8% dans les hôtels et de 28,1% dans les campings. Pour la première fois depuis longtemps, les Allemands devraient détrôner les Anglais à la première place des touristes étrangers en France.

Plus de perdants que de gagnants

Comme d'habitude, ces résultats d'ensembles cachent des gagnants et des perdants. En termes de modes d'hébergement, toutes les composantes ont pâti de cette médiocre saison estivale, à l'exception de l'hébergement non marchand (résidences secondaires, familles ou amis), qui a bondi chez les touristes étrangers (+5,5%). Au final et toutes clientèles confondues, les nuitées marchandes seraient en recul de 2,9%, tandis que les nuitées non marchandes seraient quasiment à l'équilibre (-0,3%). Le mauvais temps de juillet a particulièrement pénalisé l'hôtellerie de plein air, avec un recul de 4,5%. Malgré un redressement en août, la saison estivale de l'hôtellerie de plein air se conclut par un recul des nuitées de 1,6%, après plusieurs années de forte croissance. Dans les hôtels, les nuitées des touristes français ont reculé de 3,1%, tandis que les nuitées étrangères ont mieux résisté (-0,7%).
En termes géographiques, les gagnants sont les mêmes qu'en 2011 : Provence-Alpes-Côte d'Azur et Paris et sa région. Avec, pour cette dernière - peu sensible aux aléas de la météo -, une forte progression de l'activité de l'hôtellerie de 3 à 5 étoiles. Il faudra toutefois attendre encore un peu pour disposer du détail de l'activité par région.
Enfin, un dernier mauvais signe pour l'économie française : la dépense moyenne des touristes français par voyage en France (DOM compris) a reculé de 4,8%, essentiellement sous l'effet de la réduction de la durée moyenne des séjours. Pour la même raison, la dépense moyenne par nuitée a progressé à l'inverse de 0,7%.

 

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