Tourisme - La France, numéro un européen du camping
La Fédération nationale de l'hôtellerie de plein air (FNHPA) a présenté le 3 avril son dossier d'information "Les réalités 2012 du camping". L'occasion de mettre en valeur un secteur de l'activité touristique qui a le vent en poupe depuis plusieurs saisons. Avec 2,75 millions de "lits touristiques", le camping représente en effet 13,1% du total de l'hébergement touristique. Si l'on retire l'hébergement non marchand (72,4% du total, correspondant essentiellement aux résidences secondaires), ces 13,1% représentent même à eux seuls près de la moitié de l'hébergement marchand, loin devant l'hôtellerie touristique (5,8%) et les résidences de tourisme et hébergements assimilés (3,2%). Ce dynamisme vaut à l'hôtellerie de plein air française d'occuper une place exceptionnelle en Europe. La France concentre en effet pas moins de 37% des campings européens.
En dix ans, l'hôtellerie de plein air a connu une véritable révolution. Révolution quantitative en premier lieu. Celle-ci ne s'est pourtant pas traduite par une augmentation des capacités. Le nombre de campings est en effet passé de 9.052 en 2000 à 8.634 en 2011 (-5%), tandis que le nombre d'emplacements reculait légèrement, sur la même période, de 942.260 à 937.520 (-1%). Mais ce recul a été plus que compensé par un triple phénomène : l'élargissement de la saison (grâce notamment à l'amélioration des modes d'hébergement de plein air, qui deviennent moins tributaires des aléas météorologiques), l'allongement de la durée moyenne de séjour et l'accroissement de la fréquentation et du taux d'occupation. Ceux-ci ont en effet progressé de façon ininterrompue au cours de la décennie écoulée : encore +2,7% pour le nombre de nuitées en 2011 (qui atteignent désormais 107 millions) et +1 point de taux d'occupation. Contrairement à une idée reçue, la réussite du camping ne doit donc pas tout à la crise économique, qui pousserait les touristes français et étrangers à rechercher les vacances les moins coûteuses.
Une montée en gamme très rapide
La révolution de la dernière décennie est aussi et surtout qualitative. Loin de l'esprit rustique des origines et de l'aspect un peu ringard des années 1980, l'hôtellerie de plein air ne cesse de monter en gamme. Aujourd'hui, 55% de sa capacité d'accueil est située dans le haut de gamme (3, 4 et 5 étoiles, cette dernière étoile étant apparue en juillet 2010 comme pour l'hôtellerie de grand luxe). Depuis 2000, le nombre d'emplacements 3 étoiles a progressé de 14% et celui des 4 étoiles de 18%, quand le nombre d'emplacements 1 et 2 étoiles reculait de 15% sur la même période... De même, les emplacements équipés tout confort (mobil-homes, tentes meublées et habitations légères de loisirs) ont progressé de 10,2% l'an dernier, alors que les emplacements nus reculaient de 2,2%. Autre signe de cette diversification vers le haut, qui a fait fortement évoluer la clientèle : 55% des campeurs français interrogés en 2011 ne se considéraient pas comme des habitués et plus d'un tiers appartenaient aux catégories socioprofessionnelles supérieures.
Conséquence de cette montée en puissance : l'hôtellerie de plein air est désormais un secteur économique à part entière. Elle a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de deux milliards d'euros (contre un milliard en 2000) et a investi 450 millions d'euros dans l'amélioration des équipements.
