Archives

Tourisme - En 2011, le camping a battu tous ses records de fréquentation

La direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services (DGCIS) publie le bilan définitif de la saison estivale pour l'hôtellerie de plein air. Dans une année marquée par la crise et son impact supposé sur les départs en vacances, les bons résultats sont pourtant au rendez-vous. Avec 106,8 millions de nuitées durant la saison estivale - pour 19,55 millions de séjours -, les campings battent à nouveau leur record de fréquentation, avec une hausse de 2,8% par rapport à 2010. Ce résultat est d'autant plus à souligner que la météo de l'été a parfois été médiocre avec des températures basses, surtout au mois de juillet. Ces aléas climatiques n'ont manifestement pas nui à l'hôtellerie de plein air.
La nette progression observée résulte de la conjonction de deux phénomènes. D'une part, le nombre de séjours a augmenté de 1,9% par rapport à l'année précédente. D'autre part, la durée moyenne des séjours a légèrement progressé, passant de 5,4 jours en 2010 à 5,5 jours en 2011. Un autre phénomène mérite d'être souligné : la hausse de la fréquentation est imputable presque exclusivement à la clientèle française. Celle-ci a connu l'an dernier un véritable bond en avant, avec une croissance de 4,1%. Cet afflux de la clientèle nationale explique, à lui seul, 95% de la progression de l'hôtellerie de plein air. En revanche, ainsi que le relève la DGCIS, la fréquentation étrangère - fortement impactée par la crise économique depuis 2008 - "peine à se redresser". Elle progresse en effet seulement de 0,4%, demeurant ainsi à un niveau inférieur à son record de 2003. Si la clientèle allemande progresse fortement (+6,9%) - devenant ainsi le second pays d'origine -, de même que les Suisses (+9,1%) et les Belges (+4,2%), plusieurs pays affichent en revanche un recul : -0,3% pour les Pays-Bas (qui représentent à eux seuls 42% de la clientèle étrangère), -3,5% pour le Royaume-Uni et -16,9% pour l'Italie.

Oscars 2011 du camping : les 4-5 étoiles et le littoral méditerranéen

L'année 2011 marque également la poursuite de la rapide montée en gamme de l'hôtellerie de plein air. Un signe ne trompe pas : la fréquentation progresse fortement sur les emplacements équipés (+10,2%), alors qu'elle recule sur les emplacements nus (-2,2%). De même, les hausses de fréquentation les plus importantes s'observent dans les 4 et 5 étoiles (+20,7% pour la clientèle française et +5,7% pour les étrangers), tandis que les campings 1 étoile voient leur nombre de campeurs reculer de 7,8%. Les opérateurs s'adaptent très vite à cette demande puisque, sur la seule année 2011, les établissements 4 et 5 étoiles ont accru leur capacité de 12,5%. Pour Frédéric Lefebvre, le secrétaire d'Etat chargé du tourisme, "comme pour l'hôtellerie et les autres activités touristiques, les opérateurs du tourisme qui ont misé sur la qualité ont été récompensés". L'étude de la DGCIS ne dit malheureusement pas si cette montée en gamme de l'hôtellerie est le fait d'une clientèle que la crise contraint d'abandonner la location ou l'hôtel (ce qui ne semble pas être le cas, l'hôtellerie traditionnelle ayant connu une bonne saison 2011) ou celui des nouvelles exigences de la clientèle traditionnelle.
L'étude de la DGCIS présente également les gagnants et les perdants en termes géographiques. Au petit jeu du soleil et des nuages, c'est - comme d'habitude - le littoral méditerranéen (62% des nuitées de la clientèle française) qui rafle la mise, avec une hausse spectaculaire de 5,1%. Le littoral atlantique tire également son épingle du jeu, avec une progression de 3%, alors que celui de la Manche et de la mer du Nord - desservi par une météo exécrable en juillet - voit sa fréquentation reculer de 1,3%. A l'intérieur des terres, certaines régions connaissent d'excellents résultats, même si le nombre de campeurs y reste parfois assez faible en valeur absolue : Champagne-Ardenne (+8,5%), le Limousin (+8,4%) et Rhône-Alpes (+5,5%).

Jean-Noël Escudié / PCA

La mobilisation contre la loi Léonard se renforce
Alors que l'hôtellerie de plein air affiche sa bonne santé, les plus démunis, contraints de vivre à l'année dans des campings - qui sont rarement des 4 ou 5 étoiles - s'inquiètent des conséquences de la proposition de loi relative aux habitats légers de loisirs et à l'hébergement de plein air - dite aussi loi Léonard -, adoptée en première lecture par l'Assemblée nationale le 16 novembre dernier et qui doit être prochainement examinée par le Sénat (voir notre article ci-contre du 12 décembre 2011). Celle-ci prévoit en effet que toute personne louant un emplacement - équipé ou non - pour une durée de plus de trois mois, doit fournir au loueur un justificatif de domicile de sa résidence principale datant de moins de trois mois. L'association Halem (Habitants de logements éphémères ou mobiles) interpelle pouvoirs publics et parlementaires en demandant : "Comment allons-nous subvenir à nos besoins, avoir une activité, créer des liens sociaux si nous sommes obligés de déménager tous les trois mois ?" Avec le soutien du DAL (Droit au logement) et de la Goutte d'eau (association de gens du voyage), des manifestations avec conférence de presse sont prévues le 28 janvier, respectivement à Paris, Toulouse et Châtelaillon-Plage en Charente-Maritime, dont le maire n'est autre que Jean-Louis Léonard, l'auteur principal de la proposition de loi.

 

 

Téléchargements

Pour aller plus loin

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis