Tourisme - Saison touristique d'été : bien, mais aurait pu mieux faire
Il y a deux ans - au plus fort de la crise mondiale et alors que l'activité touristique connaissait son premier recul depuis 60 ans -, tous les acteurs du secteur se seraient félicités d'un tel résultat. Mais, entre-temps, la reprise a pointé le bout de son nez et chacun ne voit plus que le verre à moitié vide.
En effet, selon les premières évaluations de la saison d'été livrées par le cabinet spécialisé Protourisme, la saison devrait s'achever sur une progression de l'activité de l'ordre de 2%. Cette hausse concerne la "grande saison touristique", allant d'avril à septembre (y compris les réservations pour septembre). Un résultat certes très honorable, mais qui est loin des 4% que la plupart des professionnels escomptaient à la veille de l'été (voir notre article ci-contre du 4 juillet 2011). Ce sont d'ailleurs les mois "hors saison" qui ont sauvé l'activité : celle-ci a en effet enregistré "une légère baisse" en juillet-août.
De même, contrairement aux deux saisons précédentes, c'est la clientèle étrangère qui a été le principal facteur de progression, avec une hausse des nuitées de 3 à 4%, tandis que la clientèle française n'a connu qu'une "très légère augmentation". Selon Protourisme, cette relative déception sur juillet-août s'explique par "la mauvaise météo qui a plombé la fréquentation en juillet alors qu'août va finir sur une note stable, grâce au beau temps finalement revenu". Par ailleurs, les vacanciers - toujours attentifs à leur budget - ont fait la chasse aux promotions, ce qui a mécaniquement pesé sur le chiffre d'affaires et sur les marges. Selon Didier Arino, directeur de Protourisme, "plus que jamais, les Français ont guetté les promotions, d'autant qu'ils veulent toujours plus de qualité en matière d'hébergement", ce qui s'est traduit par "une accélération du phénomène de réservation de dernière minute". Ceci a bénéficié notamment aux villages et clubs de vacances, avec leurs formules tout compris à prix raisonnables. Les campings devraient également connaître une saison stable.
Les villes et la Méditerranée au rang des gagnants
La - mauvaise - météo a un fort impact sur les inégalités géographiques. Les grands gagnants de la saison sont en effet la façade méditerranéenne, qui offre la quasi-garantie d'un temps radieux, et le tourisme urbain peu sensible aux aléas climatiques, à commencer par Paris qui a battu tous ses records de fréquentation sur le début de saison (voir notre article ci-contre du 25 août 2011). Illustration de ce phénomène : l'un des monuments qui a vu sa fréquentation croître le plus rapidement est... la tour Montparnasse (+20%).
Mais Protourisme insiste aussi sur le rôle croissant du marketing territorial dans la bonne tenue de la fréquentation. A quelques kilomètres de distance, des stations touristiques peuvent connaître en effet des résultats très différents, selon la qualité de leur référencement internet, la diversité de leur offre, leur choix de réseaux de diffusion ou l'efficacité de leur communication. Le cabinet indique ainsi que "toutes les villes ou territoires qui ont un contenu de visite, de gastronomie, de traditions s'en sortent plutôt bien comme l'Alsace, le Périgord, l'Ardèche, les châteaux de la Loire".