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Education - Rentrée scolaire 2011 : des tensions entre l'Etat et les régions

"Les points de tension entre l'Etat et les régions sont nombreux", a expliqué le 31 août lors d'une conférence de presse sur l'éducation, François Bonneau, président de la région Centre et de la commission éducation de l'Association des régions de France (ARF). Le premier d'entre eux est celui de la suppression annoncée de 4.800 postes dans le secondaire pour cette prochaine rentrée. Comme il l'a exposé à Localtis (lire notre article du 29 août), cette diminution aura des conséquences sur le développement des TICE (technologies de l'information et de la communication pour l'éducation) dans les lycées. Les régions investissent dans les infrastructures des réseaux et dans l'équipement informatique, avec actuellement un ordinateur pour trois élèves, "mais n'ont pas à financer la formation des enseignants" s'est indigné François Bonneau, alors que ceux-ci ont besoin de temps pour se former, de propositions de formation continue, voire de collègues pour les accompagner. Autre sujet concret : la réforme des manuels. Les régions assurent la gratuité (ou la quasi-gratuité) des livres depuis 2004. "Sans concertation aucune, l'Etat a décidé des modifications dans les programmes et a mis les finances des régions dans une situation difficile car il a fallu assurer le renouvellement de tous les manuels scolaires en classe de premières générales et technologiques et en classes de terminales bac pro", a regretté François Bonneau. L'ARF a évalué à 124 millions d'euros le coût total cette année de la dépense pour les manuels scolaires. A titre d'exemple, la région Bourgogne a dû ainsi inscrire à son budget supplémentaire la somme de 2,6 millions pour l'acquisition de nouveaux ouvrages. Pas plus d'information ou de concertation pour la réforme de la section technologie industrielle (Stidd) et "des machines neuves équipant les ateliers de lycées technologiques vont partir à la casse", a-t-il poursuivi.

Acte III de la décentralisation
En ce qui concerne l'orientation et la formation, "les relations avec l'Etat doivent être très rapidement clarifiées, a souligné l'ARF. Une vision globale entre formation et développement économique est indispensable pour offrir à tous les jeunes la formation la plus complète." "En matière d'apprentissage, l'Etat s'est engagé massivement dans une politique du chiffre qui le conduit à dévoyer les fondamentaux de cette voie de formation", a critiqué l'élu. "Le développement qualitatif de l'apprentissage est la première urgence afin de faire diminuer les 25% de ruptures de parcours en cours de formation", a-t-il argumenté. L'ARF réaffirme l'opposition des régions aux décisions "visant à fermer des sections dans les lycées professionnels pour remplir les sections d'apprentissage". Et les régions réclament à nouveau (lire nos articles ci-contre) "la création d'un service public régional de l'orientation, de l'emploi et de la formation", hors établissements scolaires, chargé de coordonner les structures existantes. "Une nouvelle étape de la décentralisation est nécessaire", a résumé François Bonneau. Et de demander un acte III de la décentralisation, autrement dit "une clarification des compétences Etats-régions, un véritable pouvoir normatif et une réforme de la fiscalité locale".
Actuellement, les régions consacrent 44% de leur budget à l'éducation et la formation, leur premier poste budgétaire. En 2009, elles avaient investi 4,6 milliards d'euros pour les lycées, et 4,2 milliards dans l'apprentissage et la formation professionnelle.

 

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