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Congrès de l'ARF - Les régions veulent expérimenter le service public de l'emploi et de la formation

"Il faut aller jusqu'au bout de nos compétences, notamment en matière d'emploi et de formation", a demandé Alain Rousset, en clôture du 6e congrès de l'Association des régions de France (ARF), à Paris, vendredi 5 novembre. "On voit bien qu'il y a un nouveau modèle à inventer, qu'attend l'Etat pour dialoguer avec nous", a martelé le président de l'ARF, réclamant le droit aux régions "d'expérimenter le service public régional de l'emploi, de l'orientation et de la formation professionnelle". Compétentes en matière de développement économique et de formation professionnelle, les régions mettent en avant leur légitimité à couvrir l'ensemble du spectre allant de l'emploi à la formation. Elles affichent les efforts faits en la matière pour justifier leur rôle : 2 milliards par an pour l'action économique, 1,3 milliard pour la recherche et le transfert de technologie, 5 milliards pour la formation professionnelle. "Il n'y a pas de pilote du service public de l'emploi entre les missions locales, Pôle emploi et les PAIO", a insisté Alain Rousset.
L'ARF milite pour rendre les schémas et plans de formation prescriptifs et pour que les régions aient la gestion pleine et entière des fonds européens.
La présidente de la Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, est revenue sur l'initiative prise en matière de chômage partiel : au plus fort de la crise, la région touchée de plein fouet avait décidé d'aider les entreprises qui recouraient au chômage partiel à profiter des périodes de baisse de cadence pour financer des formations. Les salariés continuaient alors de percevoir leur salaire en attendant la reprise. Selon elle, le protocole signé alors entre la région, les partenaires sociaux et l'Etat a amorcé l'idée d'une "sécurité professionnelle" pour les salariés. "Si nous avons pu sauver 10.000, postes menacés c'est parce que nous n'étions pas seuls, on a coproduit avec les partenaires sociaux et avec l'Etat", a affirmé Marie-Guite Dufay. La présidente a annoncé qu'elle souhaitait déboucher sur un acte 2 de ce protocole en matière d'intérim. "Nous sommes la région de France qui a le plus fort taux d'intérim : notre objectif est de sécuriser les parcours de ces intérimaires afin que pendant une période de trois ans ils ne connaissent aucune période de chômage, pour en faire, grâce à la formation pendant les période d'inactivité, des experts polyvalents de l'industrie."
Alors qu'aucun membre du gouvernement n'était présent à ce congrès, Alain Rousset a jugé "symbolique" que ce soit la présidente du Comité des régions, l'Italienne Mercedes Bresso, qui vienne ponctuer les débats de ce congrès. Celle-ci a d'ailleurs apporté son soutien aux régions françaises et appelé le gouvernement français à établir des "pactes territoriaux" avec les autorités locales et régionales pour atteindre les objectifs de la nouvelle stratégie européenne Europe 2020.  

Michel Tendil