Congrès ARF - Rien ne va plus entre l'Etat et les régions
Les relations entre l'Etat et l'Association des régions de France (ARF) n'ont jamais été au beau fixe, mais à deux jours du sixième congrès de l'ARF, elle se sont encore détériorées. En cause : la réforme territoriale, bien sûr, qui devait passer en commission mixte paritaire mercredi après-midi. Mais aussi l'offensive des élus régionaux de droite, dont le président de la région Alsace Philippe Richert (UMP) qui a claqué la porte de l'ARF à qui il reproche de n'être qu'"une amicale d'opposition au gouvernement". Or, Philippe Richert vient de prendre la présidence de l'Association des élus régionaux de France (AERF) qui rassemble des élus régionaux de droite. L'AERF compte notamment les présidents des groupes Nouveau centre et UMP au conseil régional d’Ile-de-France, Laurent Lafon et Valérie Pécresse, et Franck Louvrier, conseiller UMP dans la région Pays-de-la-Loire et chargé de communication à l’Elysée. Alors que trois régions seulement sont à droite (l'Alsace, la Guyane et la Réunion), plus tôt dans la journée, Alain Rousset, le président de l'ARF, avait déclaré avoir besoin d'elles. "L'ARF doit rester pluraliste. L'enjeu c'est que ce texte [la réforme territoriale, ndlr] supprime l'identité régionale en supprimant son élection", a-t-il insisté lors d'une conférence de presse. Le président de l'ARF a également réagi à un tribune de Franck Louvrier paru dans Le Figaro du 3 novembre critiquant les dépenses de communication des régions. "C'est l'hôpital qui se moque de la charité", a-t-il déclaré.
Alain Rousset a encore indiqué qu'il proposerait vendredi soir, à l'issue du congrès, "un acte III de la décentralisation" et que l'ARF réserverait "plusieurs angles d'attaque" à la réforme territoriale devant le Conseil constitutionnel. Pour la première fois, aucun membre du gouvernement ne sera présent à son congrès. L'ARF avait adressé une invitation au Premier ministre François Fillon qui l'a déclinée, sans désigner de représentant.
M.T.