Education - L'AMRF demande l'intervention du président de la République contre les fermetures d'écoles rurales
"La logique comptable ne peut être le seul juge de la destinée des écoles rurales : la centralisation des structures scolaires vers les chefs-lieux de canton ne peut servir de matrice aux réductions d'effectifs et les questions de distances et de temps de transport doivent sérieusement être prises en compte dans l'élaboration de la carte scolaire, pour l'intérêt des enfants et la vitalité des territoires", a écrit l'Association des maires ruraux de France (AMRF) au président de la République, le 1er juin. L'AMRF demande à Nicolas Sarkozy "d'intervenir auprès du ministère de l'Education nationale qui met aujourd'hui en péril l'école rurale dont la qualité est avérée par les résultats des tests nationaux". Les maires ruraux reconnaissent que la question du taux d'encadrement dans les établissements scolaires est une donnée importante, pour autant "elle ne saurait être la seule". Et, insistent-ils, "les questions de rythmes scolaires et de vie des familles, celles relatives à la formation des enseignants, aux méthodes pédagogiques et plus généralement, à l'environnement éducatif ne sont toujours pas réglées, alors qu'elles impactent la qualité de l'enseignement". L'association alerte : "Il y a urgence à revoir la lecture de l'enjeu scolaire à l'aune d'une approche d'avenir faisant confiance aux territoires ruraux pour travailler à leur développement ; ils attirent de nouvelles populations, souvent jeunes et actives. […] Favorisons un développement de ces territoires qui passe par une éducation des jeunes générations au plus près de leur lieu de vie."
Le ministère prévoit la suppression de 8.967 postes d'enseignants du 1er degré en septembre, ce qui entraînera la disparition de 1.500 classes, en milieu rural comme en milieu urbain. Le 23 mai, l'Association des maires de France (AMF) avait elle aussi demandé "l'arrêt des suppressions de postes" en primaire. Après cette prise de position dont se réjouit l'AMRF, et alors que les fermetures de classes suscitent de nombreuses mobilisations locales dans tout le pays, le ministre de l'Education nationale a promis le 28 mai qu'il y aurait "autant de classes" de primaire en 2012 qu'en 2011. Mais Luc Chatel n'est pas revenu sur les suppressions de postes prévues à la rentrée prochaine, ni sur la règle du non-remplacement d'un enseignant sur deux partant à la retraite.