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Premier bilan pour le plan logement outre-mer

Il y a quinze mois, Julien Denormandie, alors ministre du Logement, et Annick Girardin, alors ministre des Outre-Mer, signaient avec tous les acteurs concernés un plan logement outre-mer 2019-2022 (voir notre article du 4 décembre 2019). Parmi les signataires figuraient notamment l'USH, Action logement, la Banque des Territoires, la FFB, l'Anah, CDC Habitat, la Fédération des EPL... Lancé dans le prolongement direct de la Conférence du logement en outre-mer, dont les conclusions avaient été présentées quelques mois plus tôt (voir notre article du 11 juillet 2019), ce plan entend contribuer au rattrapage du retard des Outre-mer en matière de logement, et plus particulièrement de logement social. Le taux moyen de logements sociaux y est certes supérieur – avec de forts écarts entre départements – à celui de la métropole, mais la très grande majorité de la population (1,72 million de personnes) est éligible au logement social compte tenu d'un niveau moyen de revenu nettement plus faible.

Dans un communiqué du 22 mars 2021, le ministère du Logement rend compte de la réunion du comité de suivi du plan, qui s'est tenue le 18 mars et a permis de dresser un bilan de la première année de mise en œuvre. Malgré les retards imputables à la crise sanitaire, 8.100 logements sociaux ont été construits ou réhabilités en 2020 dans les Outre-mer, grâce à un "investissement massif de l'État de 215 millions d'euros". Ces investissements ont également participé au soutien des filières du BTP et de l'économie locales.

En termes de répartition territoriale, La Réunion a bénéficié du financement de la construction et de la réhabilitation de près de 3.300 logements sociaux (65 millions d'euros d'apport de l'État), avec notamment une forte progression de la réhabilitation (800 logements contre 140 en 2019, plus la réhabilitation de près de 420 logements insalubres). En Guyane, plus de 1.400 constructions ou réhabilitations de logements ont été financées l'an dernier (54 millions). En Guadeloupe, un financement de 22 millions a permis de financer près de 1.450 logements, avec réaffirmation de l'objectif de 30% de logements très sociaux dans les conventions d'utilité sociale (CUS) et création d'un organisme foncier solidaire, porté par l'établissement public foncier (EPF) de Guadeloupe, afin de soutenir l'aménagement du foncier à prix maîtrisé. En Martinique, l'État a apporté plus de 39 millions d'euros pour financer la construction, la réhabilitation et le confortement parasismique d'environ 1.700 logements sociaux. L'année a vu également la finalisation d'une convention dans le cadre du NPNRU (nouveau programme national de renouvellement urbain) à hauteur de 95 millions. Enfin, à Mayotte, 38 millions d'euros ont permis de financer la construction et la réhabilitation de près de 250 logements.

Pour 2021, l’État annonce une amplification de ses investissements pour le logement dans les Outre-mer avec près de 250 millions d’euros, dont 20 millions supplémentaires apportés par le plan France Relance, "qui permettront d’accélérer encore nos objectifs pour augmenter et améliorer l’offre de logement dans les territoires ultramarins". A noter : en même temps que la présentation du Plan logement outre-mer en décembre 2019, Action logement avait présenté le volet Plan d'investissement volontaire (PIV), prévoyant 1,5 milliard d'euros pour améliorer le parc privé, poursuivre la production et la réhabilitation du parc social et développer le logement intermédiaire dans les territoires d'outre-mer. Ce volet du PIV n'a pas encore fait l'objet d'un bilan partiel.

 

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