Nucléaire :  le débat public sur la construction de 2 réacteurs EPR à Gravelines lancé le 17 septembre

Le débat public sur la construction de deux réacteurs nucléaires EPR à Gravelines, près de Dunkerque, se tiendra du 17 septembre 2024 au 17 janvier 2025, a annoncé ce 10 septembre la Commission nationale du débat public (CNDP). Après celui sur le projet d'une première paire de réacteurs à Penly, en Seine-Maritime, il s'agit du deuxième débat public organisé dans le cadre de la relance du nucléaire voulue par Emmanuel Macron en 2022.

La Commission nationale du débat public (CNDP) a annoncé ce 10 septembre que le débat public  sur la construction d'une paire de réacteurs EPR 2 sur le site de Gravelines, près de Dunkerque, se déroulera du 17 septembre 2024 au 17 janvier 2025. Il s'agit du deuxième débat de ce type organisé par la CNDP après celui de 2022-2023 sur le projet d'une première paire de réacteurs à Penly (Seine-Maritime) et plus généralement sur la relance de l'atome en France souhaitée par Emmanuel Macron.

En février 2022, le président de la République avait annoncé vouloir construire six réacteurs nucléaires à eau pressurisée de nouvelle génération, avec une option pour huit autres. Les sites retenus pour les trois premières paires sont Penly, Gravelines et Bugey (Ain), avec une mise en service à l'horizon 2035 pour la première paire en Normandie.

Réunions publiques et plateforme participative

Dans la continuité du premier débat, ce deuxième volet se déroulera sur quatre mois, et sera articulé autour de dix grands thèmes. Le débat se tiendra lors de réunions publiques, notamment à Gravelines, Dunkerque, Calais et en Belgique - à la demande des autorités belges -, mais aussi en ligne via une plateforme participative.

L'objectif est d'"atteindre le maximum de personnes", a souligné lors d'une présentation à la presse, le président de la CNDP Marc Papinutti. Calendrier, conception et coût de l'EPR2, impact environnemental, emploi, cadre de vie, sûreté... "On a essayé d'imaginer tous les sujets", a par ailleurs indiqué Luc Martin, président du débat de Gravelines. Selon lui, "il y a des inquiétudes sur le risque nucléaire, la radioactivité, les déchets (...) plus largement sur l'environnement et la submersion marine".

Le public est invité à poser des questions aux acteurs du projet et à formuler des suggestions qui pourront nourrir dans le compte-rendu final de la CNDP des recommandations aux acteurs du projet (EDF et le gestionnaire du transport d'électricité RTE), explique la CNDP.

Mise en service prévue en 2038 pour le premier réacteur EPR

A Gravelines, le projet d'EDF prévoit la construction de deux réacteurs EPR de 1.670 MW chacun sur un site comprenant déjà six réacteurs de 900 MW, un projet d'ampleur pour le territoire dunkerquois qui cherche à décarboner son industrie dépendante des énergies fossiles. Le projet comprend également la création de 4 lignes électriques de 400.000 volts sur 6 km pour raccorder les réacteurs EPR2 au futur poste de Flandre Maritime.

Ce débat public est lancé quelques jours après le démarrage de la réaction nucléaire à l'EPR de Flamanville dans la Manche, prélude à son raccordement au réseau électrique. Ce chantier accuse douze ans de retard sur le calendrier initial en raison de nombreux déboires techniques qui ont fait exploser la facture, désormais estimée à 13,2 milliards d'euros par EDF, soit quatre fois le devis initial de 3,3 milliards.

Plus importante centrale nucléaire de France et d'Europe de l'Ouest, Gravelines assure "aujourd'hui 70% des besoins en électricité des Hauts-de-France", rappelle la CNDP. EDF prévoit une mise en service en 2038 pour le premier réacteur EPR.

Ce deuxième débat s'ouvre alors même que la CNDP a indiqué dans un avis le 4 septembre être toujours dans "l'attente des réponses complètes et argumentées des maîtres d'ouvrage et de l'Etat sur le programme nouveau nucléaire et le projet EPR2 Penly" (lire notre article). Dans son avis, elle appelait aussi le gouvernement à préciser sa feuille de route fixant les futurs choix énergétiques du pays - et donc la part entre nucléaire et renouvelables-, alors que ce texte de loi était initialement prévu pour l'été 2023.

 

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