Nouveaux EPR de Penly : EDF appelé à revoir l'étude d'impact environnemental

L'Autorité environnementale (AE) a recommandé à EDF de nettement revoir sa copie sur l'étude d'impact des travaux préparatoires à la construction de deux nouveaux réacteurs de type EPR2 sur le site de Penly (Seine-Maritime), en bord de Manche, et de leur exploitation, selon un avis publié ce 10 novembre.

Autorité indépendante, l'AE a pour mission de rendre des avis sur l'impact environnemental de projets routiers ou énergétiques notamment et précise d'emblée qu'elle n'a pas évalué la sûreté nucléaire du site. Mais elle estime que les principaux enjeux environnementaux de ce projet sont, pendant la phase des travaux, la santé des populations, le bruit en particulier, ainsi que la préservation du milieu naturel et de la biodiversité et pendant la phase d'exploitation, "les risques d'atteintes à la population et aux milieux liés aux rejets radiologiques, thermiques et chimiques ainsi que la nécessité de réduction de la production de matières et déchets nucléaires et des émissions de gaz à effet de serre sur l'ensemble du cycle de production de l’électricité issu du réacteur (cycle du combustible notamment)".

A ces égards, plusieurs éléments manquent ou doivent être complétés dans l'étude d'impact, selon l'Autorité. Elle regrette, par exemple, que cette dernière n'ait pas pris en compte la remise en état du site si le projet n'aboutissait pas ou quand il ne sera plus exploité. Alors que le projet prévoit le déroctage de la falaise (5 millions de m3) et la création d’une emprise de 20 ha sur le fond marin, l'Autorité recommande de présenter des mesures d'évitement, de réduction et le cas échéant, de compensation pour le rendre compatible avec le document stratégique de façade Manche est – mer du Nord et de reprendre "en profondeur" l’étude des incidences du projet sur les quatre sites Natura 2000 qui se trouvent aux alentours.

L'Autorité émet également plusieurs recommandations pour la phase d'exploitation, comme par exemple la réduction des "normes proposées de rejet de certains polluants, en particulier de l'hydrazine, des détergents, des organohalogénés et des oxydants résiduels, chaque fois qu'il n'est pas démontré l'absence d'impact de leur rejet sur le milieu marin".

EDF a dit prendre "acte de l'avis de l'Autorité" et qu'il "rendra publique sa réponse avant l'enquête publique envisagée au cours du premier trimestre 2024". Le groupe a précisé à l'AFP qu'il rendra un "mémoire de réponse dans les prochaines semaines". "Les enjeux environnementaux sont au coeur du projet EPR2", estime encore EDF qui dit attacher "une vigilance particulière à ce que les enjeux liés à l'environnement fassent partie des sujets de la concertation continue menée avec le territoire.