Energie : les députés réclament une loi de programmation, mais se divisent sur le mix nucléaire-renouvelables
Des députés de différents bords ont réclamé au gouvernement d'inscrire enfin au calendrier une loi de programmation énergétique, mais se sont divisés sur l'équilibre entre nucléaire et renouvelables, lors de l'examen d'un texte des écologistes ce 27 mars. Faute de majorité sur le sujet à l'Assemblée, le gouvernement a reporté à une date inconnue ce projet de loi censé donner un cap énergétique à la France, avec de grands objectifs selon les types d'énergie.
Pour mettre la pression, la députée écologiste de Loire-Atlantique Julie Laernoes porte une proposition de loi de "programmation" lors de la journée réservée aux textes de son groupe, le 4 avril dans l'hémicycle. Mercredi, ce texte a été présenté en commission des affaires économiques, saisie au fond, mais réécrit par des amendements des macronistes, favorables au nucléaire. Les écologistes ont donc dénoncé un détricotage et voté contre le texte, finalement adopté grâce aux voix du camp présidentiel.
Julie Laernoes, hostile à l'atome, reproche aux macronistes d'être "aveuglés par le dogme sur le nucléaire", un "débat stérile" à ses yeux. Sortir des énergies fossiles est "l'unique urgence", a répliqué la députée Renaissance Maud Bregeon. Cela passe "nécessairement par une part importante faite au nucléaire", associée aux énergies renouvelables, a-t-elle estimé. Seul constat partagé, Maud Bregeon "regrette que ce débat" de programmation "tarde à arriver à l'Assemblée nationale". "On espère avoir d'ici la fin de l'année un projet de loi", a-t-elle dit à l'AFP. Mais "on ne sait pas comment trouver une majorité aujourd'hui" "tant qu'on a des oppositions enfermées dans la dualité entre renouvelables et nucléaire", a ajouté cette farouche défenseure de l'atome.
Pour contourner la difficulté, le gouvernement avait enchaîné au début de la législature deux textes distincts, l'un sur l'accélération des renouvelables, adopté avec les voix des socialistes, et l'autre sur la relance du nucléaire, soutenu par la droite et l'extrême droite. Le 4 avril, le sort du texte écologiste est quant à lui incertain, faute de temps durant cette journée. "On décidera de notre stratégie mardi en réunion du groupe", a indiqué Julie Laernoes.