Petite enfance / Education - Modes de garde : le gouvernement veut revenir sur la baisse de la scolarisation à deux ans
Dominique Bertinotti, la ministre déléguée à la Famille, a levé le voile sur le programme du gouvernement dans son champ d'attribution, à l'occasion de son intervention devant l'assemblée générale de l'Union des associations familiales, le 25 juin à Toulon. Soucieuse d'avancer sur ces sujets selon "la méthode définie par le Premier ministre [...] dans l'écoute et la concertation", Dominique Bertinotti ne s'est pas avancée sur le contenu des projets, d'autant plus que les incertitudes qui pèsent encore sur les budgets 2012 et 2013 ne donnent guère de visibilité.
La ministre déléguée a toutefois fait part de quelques orientations générales. Ainsi, elle a indiqué ne pouvoir s'"empêcher de rappeler que, ces cinq dernières années, l'effort sur l'accueil de la petite enfance a vu ses fruits gaspillés par le recul de la scolarisation des enfants de 2 à 3 ans" (voir notre article ci-contre du 20 juin 2012). Elle a confirmé l'engagement présidentiel "de revenir sur cette évolution" et précisé que "si cela ne pourra se faire que dans la durée, désormais accueil de la petite enfance et scolarisation seront toujours pensés en étroite articulation". L'attention portée depuis quelques années au soutien à la parentalité a également été confirmée.
Autre priorité affichée par la ministre : le soutien aux familles les plus fragiles : "C'est pour elles qu'il est plus particulièrement important de faciliter l'accès aux modes d'accueil, d'améliorer les conditions de logement, de garantir le versement des pensions alimentaires, de rompre l'isolement, car vivre seul dans la société ne doit pas vouloir dire vivre isolé." S'appuyant notamment sur le récent rapport de l'Unicef France (voir notre article ci-contre du 31 mai 2012), ceci devrait passer notamment par le développement d'un accompagnement social personnalisé.
Enfin, de façon plus large, Dominique Bertinotti a fait part de son intention d'"assurer l'égalité entre toutes les familles". Outre le fait d'"ouvrir le mariage et l'adoption à tous les couples", elle a également rappelé trois des premières mesures du gouvernement. La première, déjà actée, concerne l'augmentation de 25% de l'allocation de rentrée scolaire, applicable dès septembre. La seconde - qui est d'ailleurs la contrepartie de la première - consistera en un abaissement du plafond de l'avantage fiscal tiré du quotient familial, "qui fera contribuer les 5% de ménages les plus aisés". La dernière est en lien avec le rétablissement de la possibilité de départ à la retraite à 60 ans pour les personnes ayant commencé à travailler à 18 ou 19 ans et suffisamment cotisé. Dans le cadre de cette mesure, les mères de trois enfants ou plus pourront valider deux trimestres d'assurance supplémentaires au titre de la maternité, en plus des trimestres dont elles bénéficiaient déjà pour leurs deux premiers enfants.