Petite enfance - Modes d'accueil en hausse, scolarisation à deux ans en chute libre
La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie une étude sur "L'offre d'accueil des enfants de moins de trois ans en 2010". Il s'agit de l'exploitation de l'enquête annuelle menée auprès des services de protection maternelle et infantile (PMI) des départements. L'étude couvre à la fois les modes d'accueil collectifs et les assistantes maternelles.
Il en ressort que la France disposait, au 31 décembre 2010, de 11.200 établissements d'accueil de la petite enfance, offrant près de 362.000 places. Le nombre de places s'est accru de 9.600 en 2010, soit une progression de 2,6%. En termes de nature de mode de garde, l'accueil collectif (crèches collectives, haltes-garderies, jardins d'enfants et établissements multi-accueil) prédomine très largement avec 84% des places, contre 16% aux services d'accueil familial (crèches familiales).
L'enquête 2010 confirme la tendance de fond, qui voit une forte réduction du nombre de structures mono-accueil, au profit des structures multi-accueil. En 2006, leur nombre était respectivement de 4.595 et 4.360. En 2010, la proportion s'est nettement inversée et l'on compte 4.183 structures mono-accueil, pour 6.223 structures multi-accueil. Autrement dit, la quasi-totalité des créations de places a concerné, ces dernières années, des structures multi-accueil.
Au sein des établissements mono-accueil, les crèches collectives se maintiennent à peu près (2.105 structures en 2006 et 2.134 en 2010), alors que les haltes-garderies - dont les services sont désormais proposés par les structures multi-accueil - connaissent un recul prononcé, passant de 2.303 à 1.816 entre 2006 et 2010. Autre élément intéressant mis en valeur par l'étude : la réussite des micro-crèches, d'une capacité d'accueil maximale de dix enfants simultanément. Expérimentales jusqu'en 2010 et "officialisées" par le décret du 7 juin 2010, elles étaient, dès cette première année, au nombre de 215.
L'accueil en maternelle en recul de 10%
En matière d'accueil individuel, le nombre d'assistantes maternelles en activité et employées par des particuliers est estimé à 300.000 au deuxième trimestre 2010. Ce chiffre est calculé à partir des données de l'Institut de retraite complémentaire des employés de maison (Ircem), les services de PMI ne comptabilisant que les agréments et renouvellements et non la réalité de la pratique. Le nombre d'assistantes maternelles progresse, en 2010, de façon quasi identique à celui des places en accueil collectif (+9.400 assistantes, soit une hausse de 3,1%). Avec toutefois une différence de taille. Une assistante maternelle pouvant prendre en charge plusieurs enfants (selon son agrément), la capacité d'accueil de ce mode de garde peut être évaluée à 855.400 enfants, soit 38.300 places supplémentaires en 2010 (+4,7%).
L'étude apporte toutefois un bémol à cette progression généralisée des capacités. Entre 2009 et 2010, le recul du nombre d'enfants de deux ans scolarisés en maternelle s'est encore accentué (11.500 enfants de moins, soit une diminution de 10%). De la fin des années 1970 jusqu'au début des années 2000, le taux de scolarisation des enfants de deux ans est resté assez stable (autour d'un tiers de la classe d'âge). Depuis lors, il s'est effondré pour atteindre 14,3% en 2010.
Enfin, la dernière partie de l'étude est consacrée aux données territoriales. Le phénomène est déjà bien connu, mais reste spectaculaire : que l'on considère l'accueil collectif, les assistantes maternelles ou la scolarisation à deux ans, il existe des écarts considérables selon les territoires. L'accueil collectif est ainsi développé en Ile-de-France et dans les départements à l'est d'une ligne Bayonne-Strasbourg, tandis que les assistantes maternelles sont peu présentes en Ile-de-France et dans les départements de Paca et du Languedoc-Roussillon. Si l'on additionne tous les modes d'accueil (y compris la scolarisation à deux ans), les départements les plus favorisés se situent autour d'un axe Brest-Besançon, auquel s'ajoute le Massif central et Rhône-Alpes.