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Outre-mer - Martinique et Guyane : un non massif contre l'autonomie

Un non massif. C'est la réponse donnée par les électeurs de la Martinique et de la Guyane à la question de l'autonomie accrue de leur département. Un choix qui leur était proposé lors de référendums organisés le 10 janvier 2010 à la demande d'une majorité de leurs élus locaux. En Martinique, le refus de l'évolution statutaire a été clair : 79,3% des suffrages, avec un taux de participation de 54,61%. En Guyane, la mobilisation était plus modeste (48% de votants) et les électeurs ont voté "non" à 69,80%. La question posée : Approuvez-vous la transformation de votre territoire en une collectivité d'outre-mer régie par l'article 74 de la Constitution française ? Une telle transformation, qui a déjà été votée à Saint-Martin ou en Polynésie française il y a quelques années, aurait permis de doter les collectivités d'institutions spécifiques et de pouvoirs normatifs propres. Ce vote, qui intervient un an après la crise sociale qui a touché la Guadeloupe, donnant lieu à une grève générale de 44 jours, va à l'encontre des recommandations des représentants de la gauche, parlementaires et élus des exécutifs régional et général, qui avaient appelé à voter pour le "oui". Deux communes seulement, les Anses d'Arlet et Rivière Pilote, ont suivi la consigne. "Le président de la République prend acte de la réponse négative claire que les électeurs ont apportée à la question posée ce 10 janvier, en écartant l'institution en Martinique et en Guyane d'une collectivité d'outre-mer régie par l'article 74 de la Constitution", a déclaré l'Elysée dans un communiqué publié le 11 janvier. Un choix qui traduit, selon la Présidence, "l'attachement des Guyanais et des Martiniquais à un statut qui soit proche de celui des collectivités de Métropole, réaffirmant ainsi le lien étroit qui les unit à la République". De son côté, le président du conseil régional de Guadeloupe, Victorin Lurel, a estimé que ce vote "démontre leur refus d'une autonomie présentée comme une prise de distance avec la République, voire comme une étape vers l'indépendance". Parmi les craintes d'une telle autonomie : la perte de certaines prestations sociales, des fonds européens dont bénéficient aujourd'hui la Martinique et la Guyane, et la peur de se voir "largués" par la Métropole… A la suite de ce vote, un référendum sur la création dans ces deux départements d'outre-mer d'une collectivité unique, demeurant régie par l'article 73 de la Constitution, et prenant la place du conseil général et du conseil régional, sera organisé le 24 janvier.

Emilie Zapalski

 

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