Outre-mer - Etats généraux de l'outre-mer : de la matière pour le prochain conseil interministériel
Plus de 125.000 visiteurs sur le site dédié, 11.000 contributions et commentaires, plusieurs milliers de personnes réunies pour l'occasion… Lancés en février dernier par le président de la République pour sortir de la crise sociale qui secouait les Antilles et la Réunion, les Etats généraux de l'outre-mer ont suscité un vif intérêt. Marie-Luce Penchard, la secrétaire d'Etat chargée de l'outre-mer, s'en est félicitée dans une communication en Conseil des ministres, le mercredi 7 octobre 2009, avant de se rendre aux Antilles. Les Etats généraux faisait suite à la loi pour le développement économique des outre-mer du 29 juillet 2009 qui visait "à donner aux départements et collectivités d'outre-mer les moyens d'assumer leurs ambitions pour le XXIe siècle", avec notamment la création d'un fonds exceptionnel d'investissement, de zones franches globales d'activité ou encore d'un fonds de continuité territoriale. Les Etats généraux ont porté sur huit thématiques : les prix, les productions locales, les projets structurants, la rénovation du dialogue social, l'évolution de la gouvernance, l'insertion dans l'environnement régional, l'égalité des chances, la mémoire, la culture et l'identité. Une synthèse des conclusions de ces ateliers a été présentée lors d'une journée de restitution nationale organisée le 1er octobre 2009. Parmi les recommandations : redynamiser les centres bourgs, ouvrir davantage les entreprises de Guadeloupe à l'international vers les marchés à fort potentiel de croissance, fusionner conseil régional et conseil général pour "éviter le chevauchement des compétences" et assurer une "meilleure gestion des finances locales, pour décider mieux et plus vite", et renforcer l'encadrement de la fonction publique locale, "guadeloupéaniser" la fonction publique de l'Etat. "Cette expression collective a mis en exergue l'ampleur des attentes", signale Marie-Luce Penchard dans un communiqué, citant ces principales attentes, dont un attachement à la République, une volonté forte de développer une économie reposant sur les atouts des territoires, un Etat plus efficace dans l'exercice de ses missions, notamment pour assurer une plus grande transparence des circuits économiques et une meilleure insertion régionale. Place à présent au premier Conseil interministériel de l'outre-mer qui doit se tenir début novembre pour trouver des solutions concrètes. Le conseil doit permettre d'arrêter "des décisions permettant de refonder la politique menée par le gouvernement à l'égard de l'outre-mer", indique le ministère. Le chef de l'Etat devrait ensuite annoncer les mesures retenues.
Par ailleurs, Nicolas Sarkozy a confirmé, mercredi, aux élus de la Martinique et la Guyane qu'un référendum aurait bien lieu le 17 janvier 2010 sur la question d'un éventuel changement de statut de leur territoire. Le scrutin permettrait aux deux départements-régions (DOM-ROM) régis par l'article 73 de la Constitution de devenir des "colllectivités d'outre-mer" (comme la Polynésie) prévues, elles, à l'article 74.
Emilie Zapalski