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Congrès AMF - Les maires d'outre-mer font part de leurs difficultés financières

De nombreux maires d'outre-mer ont fait part lundi à Paris des difficultés financières de leurs communes et de leur inquiétude à propos de la suppression de la taxe professionnelle (TP).
Déjà touchés par la crise économique qui ampute leurs recettes d'octroi de mer, ils ont souligné que la réforme en cours de la TP pourrait se traduire par une hausse des impôts locaux dès 2011 et une contribution plus importante des ménages. S'exprimant lors de la journée des élus d'outre-mer organisée à l'hôtel de ville de Paris par l'Association des maires de France (AMF) qui tient son congrès à partir de mardi, le nouveau président de l'Association des maires de Guadeloupe, René Noël, a été très clair. Alors que les Antilles viennent de connaître un mouvement social sans précédent, "les scenarii avancés laissent prévoir une augmentation des impôts locaux et une contribution plus importante de la part des ménages qui connaissent aujourd'hui bon nombre de difficultés", a déclaré le maire de La Désirade. René Noël a souligné que si "la reconnaissance de la fragilité financière des communes d'outre-mer est incontestable", "le principe de leur libre administration est menacé". Il a jugé "judicieux que le déficit structurel" des communes d'outre-mer soit compensé par des dotations de l'Etat plus importantes.
Le problème ne concerne pas seulement les quatre départements d'outre-mer, qui ont notamment à faire face à un très fort taux de chômage, en particulier chez les jeunes où il atteint 50%. Il concerne aussi les autres collectivités. Ainsi en Polynésie, "en moyenne 40% des ressources financières des communes proviennent d'un fonds intercommunal de péréquation, dont plus de 90% des ressources sont issues d'un prélèvement effectué sur les recettes fiscales du pays" (la collectivité de Polynésie), a rappelé le président du syndicat pour la promotion des communes Teriitepaiatua Maihi. La crise économique aidant, ce montage va aboutir à ce que "les communes devront faire face l'an prochain à une perte de près de 10% de leurs recettes". Déjà "cette année le gouvernement polynésien a dû souscrire un emprunt pour assumer sa participation".
Ouvrant la journée, le maire de Paris, Bertrand Delanoë (PS), a réclamé à l'Etat de la "visibilité", "en outre-mer comme en métropole", "au moment où nous préparons nos budgets". "Nous ne pouvons pas avoir à connaître des changements au 1er janvier prochain" (sans connaissance) "de la manière dont vont évoluer les règles de la fabrication de ces budgets", a-t-il dit.
 

AFP

 

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