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Loi Climat et Résilience : l'inquiétude monte sur l'évolution de l'offre de logements locatifs

Une étude du site spécialisé Pap.fr confirme le possible impact de la loi Climat & Résilience du 22 août 2021 sur une contraction de l'offre locative dans le parc privé. Cette étude prospective, fondée sur une enquête en ligne menée entre le 15 et le 22 novembre auprès de 6.177 propriétaires bailleurs, confirme le constat, bien réel, sur la récente explosion des ventes de passoires thermiques, autrement dit de logements classés en E, F ou G au titre du nouveau diagnostic de performance énergétique (DPE) et qui seront interdits à la mise en location à compter respectivement de 2025, 2028 et 2034 (voir notre article du 22 novembre 2021). 
Les logements concernés par l'étude de Pap.fr ne se limitent pas aux seules passoires énergétiques, mais appartiennent à toutes les classes du DPE. Les résultats montrent une méconnaissance des dispositions de la loi Climat et Résilience, puisque 31% des bailleurs ignorent que les logements classés E, F ou G vont devenir indécents et seront donc interdits à la location. Mieux : sur l'ensemble des propriétaires bailleurs interrogés, 31% ignorent le statut du ou des logements qu'ils possèdent, 38,5% déclarent ne pas être concernés et 30,4% savent qu’ils possèdent un ou plusieurs logements classés F ou G.
Par ailleurs, et même s'ils ne s'agit que d'une intention – qui ne se concrétisera donc pas forcément –, près du tiers (32%) des propriétaires bailleurs interrogés déclarent envisager de se retirer progressivement de l’investissement locatif, tandis que 43,5% prévoient de continuer à louer mais n'envisagent pas de nouvel investissement locatif. Seuls 24,6% des répondants prévoient de continuer à louer tout en envisageant de nouveaux investissements. Pour autant, les propriétaires bailleurs sont conscients de la nécessité de la rénovation énergétique. Ils sont 51% à la citer comme mesure indispensable du point de vue de l'intérêt public, devant la lutte contre les locations touristiques meublées de courte durée (41%) et loin devant l'encadrement des loyers dans certaines agglomérations (29%).
A noter : l'étude consacre un focus aux 1.878 propriétaires bailleurs de l'échantillon louant des logements classés F ou G (et qui connaissaient donc le statut de leurs logements). Il en ressort que près d'un sur deux (47,6%) ne sait pas encore ce qu'il compte faire de son bien, tandis que 17% ont déjà pris la décision de le vendre quand l'actuel locataire l'aura libéré (10,7%) ou même pendant qu'il est occupé (6,5%). Le reste de l'échantillon de propriétaires bailleurs prévoit soit de faire des travaux de rénovation après le départ de l'actuel propriétaire (18,2%), soit de le faire dans le logement occupé (17,5%), ce qui n'est d'ailleurs pas forcément très réaliste face à l'ampleur des travaux de rénovation d'une passoire thermique. Problème : près de 60% des propriétaires de logements classés F ou G n’ont aucune idée du coût des travaux à entreprendre pour pouvoir continuer à louer et seuls 28% se sont, à ce jour, renseignés sur les aides dont ils pourraient bénéficier. 

 

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