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Le nouveau DPE et la loi Climat et Résilience font exploser les ventes de passoires thermiques

Le site "Se Loger" publie une étude comparant, dans 40 villes, les ventes de logements classés E, F ou G au titre du nouveau diagnostic de performance énergétique (DPE) entre cet automne et il y a un an. Les hausses sont spectaculaires. Et les raisons sont nettes.

Le site "Se Loger" publie une étude sur les ventes de passoires thermiques, autrement dit de logements classés E, F ou G au titre du nouveau diagnostic de performance énergétique (DPE). La loi Climat et Résilience du 22 août 2021 prévoit en effet une interdiction de mise en location de ces logements à partir de 2025 (logements classés G), 2028 (étiquettes F) ou 2034 (étiquettes E). Pas moins de 4,8 millions de logements sont concernés pour les seules catégories F et G.

L'étude de Se Loger porte sur 40 villes de métropole. Elle compare les mises en vente de logements classés E, F ou G de la période septembre 2020-octobre 2021 à celles de la période septembre 2019-octobre 2020. Pour mémoire, le nouveau DPE a été présenté en février 2021 et s'applique depuis le 1er juillet dernier, malgré les déboires des premiers temps (voir notre article du 16 février 2021). La progression d'ensemble est spectaculaire. Sur un an, les ventes de passoires thermiques progressent ainsi de 74% à Rennes, 72% à Paris, 70% à Nantes, 66% au Havre, 56% à Argenteuil, 52% à Angers, 43% à Lyon et à Toulouse, 41% à Lille... Sur les 40 villes étudiées, 31 affichent une progression des mises en vente de logements énergivores. De façon logique, la tendance tend à s'accélérer sur les six derniers mois, avec les débats parlementaires puis la publication de loi Climat et Résilience. Parfois, ces progressions restent plus modérées, comme à Strasbourg (+10%), Marseille (+12%), Nice (+14%) ou Orléans (+15%). Et neuf villes connaissent, à l'inverse, une stabilité ou un recul, parfois important, de ce type de mises en vente, à l'image de Nîmes (-39%), du Mans (-12%) de Besançon et Brest (-11%), d'Amiens (-9%) ou de Toulon (-7%).

Selon Se Loger, les propriétaires bailleurs de passoires thermiques qui mettent un logement en vente manqueraient de moyens – malgré des dispositifs comme MaPrimeRénov' – pour assurer la rénovation énergétique de leur bien et préfèreraient donc s'en débarrasser dès à présent, avant qu'ils deviennent interdits à la location. Selon une étude de Notaires de France, 47% des propriétaires (bailleurs ou non) de logements classés F ou G seraient employés, ouvriers ou retraités. Cette proportion serait de 44% pour les logements étiquetés E. Or, ce type de profil, notamment les personnes âgées, a beaucoup de mal à trouver auprès des banques de quoi boucler une opération de rénovation énergétique, qui se chiffre à plusieurs dizaines de milliers d'euros pour des passoires thermiques. Le "prêt avance rénovation" – issu du rapport d'Olivier Sichel, le directeur de la Banque des Territoires, sur la rénovation énergétique – devrait permettre de financer cette soudure avec la garantie de l'État, mais il ne sera pas opérationnel avant le début de 2022 (voir notre article du 2 septembre 2021).

 

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