Emplois et territoires - Les ouvriers dans le Nord et l'Ouest, les cadres dans les grandes aires urbaines
Cadres et ouvriers sont répartis inégalement sur le territoire français. C'est ce qu'indique une étude de l'Insee sur "Les métiers et leurs territoires", publiée le 12 décembre 2013. Au total, en 2010, 61% des emplois de cadres sont localisés dans les plus grandes aires urbaines, au-delà de 500.000 habitants. "Avec un emploi plus dynamique dans les grandes aires de province, cette concentration s'est renforcée depuis 1999", précise l'étude. Sans surprise, l'aire urbaine de Paris emploi un nombre important de cadres, 35% des cadres à elle seule. "Elle concentre en particulier 54% des professionnels de l'information et de la communication ou des ingénieurs de l'informatique et des télécommunications, 46% des cadres de la banque et des assurances ou encore des cadres administratifs", indique l'Insee.
A l'opposé, les emplois d'ouvriers se trouvent plutôt dans les petites aires et les communes isolées, ou dans les aires urbaines de moins de 100.000 habitants. "42% des emplois d'ouvriers peu qualifiés et 37% des emplois d'ouvriers qualifiés y sont localisés, développe le document, contre un peu moins de 20% pour les cadres." Les ouvriers sont surreprésentés dans ces territoires, excepté dans le Sud, où les métiers liés à l'économie résidentielle dominent (métiers du commerce, métiers de soins aux personnes, patrons et cadres d'hôtels, cafés, restaurants, employés administratifs de la fonction publique…).
Les ouvriers industriels se concentrent surtout dans les zones nord et ouest de la France, hors Ile-de-France. Ils sont également très présents en Rhône-Alpes et en Midi-Pyrénées, les deux régions combinant des spécificités industrielles et tertiaires.
Une mobilité supérieure pour certains métiers
L'Ile-de-France a un positionnement un peu particulier. Il s'agit de la région où l'on rencontre le plus de cadres et de professions intermédiaires, mais "elle présente une structure de métiers atypique, comptant également une proportion non négligeable d'ouvriers et d'employés peu qualifiés et un poids restreint des employés et ouvriers qualifiés", détaille l'étude de l'Insee.
Les métiers de la filières agroalimentaire (agriculteurs, éleveurs, ouvriers des industries de process, bouchers-charcutiers, boulangers) sont quant à eux surreprésentés dans certaines régions comme le Limousin, l'Auvergne, la Basse-Normandie et la Bretagne. Ils sont fortement implantés dans les petites aires et les communes isolées.
D'après l'Insee, certains métiers favorisent la mobilité géographique. "La mobilité entre régions est nettement plus élevée pour les personnes exerçant des métiers de cadres et pour les fonctionnaires (armée, police, cadres de la fonction publique, personnels d'études et de recherche, ingénieurs de l'informatique), poursuit le document, plus de 15% des personnes exerçant ces métiers étaient dans une autre région cinq ans auparavant contre 9% en moyenne."
La mobilité est également plus fréquente, mais à un degré moindre, pour les employés de l'hôtellerie-restauration, les infirmiers, les professions médicales et paramédicales, les professionnels de l'action culturelle et sportive et ceux de l'action sociale et de l'orientation. A l'inverse, les ouvriers industriels, les employés agricoles et certains employés peu qualifiés (agents d'entretien, employés de maison, aides à domicile) ont peu tendance à bouger. Leur mobilité est largement inférieure à la moyenne.
