Formation professionnelle - L'Ile-de-France identifie 79 métiers en tension
La région Ile-de-France a décidé de mobiliser 1.100 places supplémentaires en formation d'ici la fin de l'année 2013 dans le cadre du plan national "formations prioritaires pour l'emploi" annoncé en juin par François Hollande lors de la conférence sociale. La décision a été votée le 26 septembre 2013. Elle intervient après un diagnostic partagé, réalisé par l'Etat, Pôle emploi Ile-de-France, la région, les partenaires sociaux et l'Agefiph.
"Pour Pôle emploi Ile-de-France, sur près de 580.000 offres d'emplois déposées en 2012, 3,8%, soit 22.000 offres, ont été retirées faute de demandeur d'emploi candidat", précise le rapport de la région sur le sujet, présenté par le président du conseil régional Jean-Paul Huchon.
La région a ainsi identifié 79 métiers prioritaires qui rencontrent des difficultés de recrutement, dans le secteur du commerce, de la vente, de la restauration, des services à la personne, du bâtiment et des travaux publics. Il en va des bouchers aux maçons, en passant par la chaudronnerie-tôlerie, la mécanique, les soins infirmiers, la conduite de transports...
Pour répondre aux attentes des employeurs, la région, l'Etat, Pôle emploi et les partenaires sociaux vont mobiliser 5.200 places supplémentaires en formation. Pôle emploi s'engage ainsi sur 1.400 places (en actions de formation conventionnée et en aides individuelles de formation) et les partenaires sociaux à hauteur de 2.700 places. Pour la région, il s'agit de prendre en charge 1.100 places supplémentaires dans le cadre de deux dispositifs. 1.000 places seront ainsi créées dans le cadre du programme régional qualifiant "Compétences", "en maintenant la priorité sur des formations de premier niveau de qualification et en permettant l'accès à une certification reconnue", précise le rapport.
Le programme Compétences permet aux demandeurs d'emploi franciliens de continuer un projet professionnel, de se préqualifier ou de préparer un concours, et d'acquérir un diplôme ou une qualification reconnus. Il donne accès à plus de 550 formations, assurées par 155 organismes sur toute la région, dans 25 secteurs d'activités. Le programme se décline en trois catégories de parcours : parcours d'accès à la qualification, parcours certifiants, et parcours professionnalisants. Et les formations proposées peuvent faire l'objet d'une rémunération sous certaines conditions. Initialement, pour 2012-2013, le financement régional, d'un montant de 96,2 millions d'euros, prévoyait l'ouverture de 21.200 places de formation. "Les places de formation viennent en supplément de la programmation annuelle de la région Ile-de-France et de Pôle emploi Ile-de-France", précise le communiqué de la région du 27 septembre. Des avenants aux marchés existants seront rédigés à cet effet.
8 millions d'euros pour 1.100 places supplémentaires
Un deuxième dispositif, le "chéquier qualifiant", va être mobilisé, permettant à 100 personnes supplémentaires de bénéficier d'une aide individuelle de 4.100 euros maximum pour les formations certifiantes sur les premiers niveaux de qualification ne figurant pas au sein de l'offre régionale existante. Un financement supplémentaire est prévu pour la prise en charge de ces bénéficiaires.
Coût des 1.100 places supplémentaires : 8 millions d'euros. Le point d'entrée des demandeurs d'emploi dans le dispositif restera Pôle emploi, qui en fonction de leurs compétences, les orientera vers les métiers en tension.
L'emploi en Ile-de-France est actuellement marqué par deux phénomènes. D'une part, le chômage des jeunes et des seniors augmente. D'autre part, l'emploi francilien continue globalement à résister contrairement au reste du territoire français. Au premier trimestre 2013, la région a ainsi enregistré un solde positif de 3.594 emplois salariés créés en un trimestre, soit 0,1% de plus par rapport au trimestre précédent, et 0,1% de plus sur un an. "Au final, la capacité de résistance de l'Ile-de-France reste mise à l'épreuve le temps que l'activité économique rebondisse durablement, qu'elle montre ses premiers effets sur l'emploi, attendus pour 2014", précise le rapport de la région. Au total, les demandeurs d'emplois franciliens représentent 17% de la demande d'emploi nationale.
En octobre 2013, un rapport doit être préparé par la Commission permanente de la région pour préciser le diagnostic partagé avec l'Etat et les partenaires sociaux.