Formation professionnelle - Plan d'urgence chômeurs : commencer par "mieux remplir ce qui existe déjà"
La deuxième réunion consacrée au plan de formations prioritaires pour l'emploi s'est tenue le 16 juillet 2013. Une première réunion avait déjà permis, le 10 juillet, d'arrêter les grandes lignes de financement de ce plan destiné à former 30.000 chômeurs supplémentaires d'ici fin 2013. 185 millions d'euros seront débloqués, sans compter l'apport des régions, un point qui reste en suspens.
Cette deuxième réunion a surtout permis à Pôle emploi et aux partenaires sociaux de se mettre en phase pour faciliter la préparation opérationnelle à l'emploi (POE), avec des accords de réciprocité. D'après ces accords, si Pôle emploi se lance dans une POE, l'accord vaut pour les partenaires sociaux (via les organismes paritaires collecteurs agréés-OPCA) et vice-versa. De quoi permettre une mise en place plus rapide de la POE, l'objectif étant de diminuer par deux les délais.
Côté régions, il faudra attendre la rentrée pour avoir une première estimation des besoins de formation. "Les régions sont très impliquées, elles ont déjà enclenché la dynamique, explique-t-on à l'Association des régions de France (ARF), elles analysent le croisement entre les besoins des branches professionnelles et des territoires." En revanche, l'ARF met en garde contre la tentation de créer des places supplémentaires ou de nouvelles offres de formations. "En face de besoins de recrutement, on n'a pas toujours besoin de mettre en place des formations, et pas toujours de nouvelles formations, précise l'ARF, il y a déjà beaucoup de places disponibles, qui sont parfois difficiles à remplir, notamment dans le secteur industriel, il faudrait déjà voir comment on peut mieux les remplir."
Pour l'association, il y a un problème d'image de certains métiers, comme dans l'industrie, qui ont été dévalorisés au fil des années, mais aussi un problème de prescription et d'orientation.
Déclenchement des commandes en septembre
De l'avis de l'ARF, l'action à mener ne doit pas être seulement ponctuelle mais être aussi axée sur le moyen ou long terme, à partir d'une analyse très fine. "Nous sommes tout à fait partant pour ce plan, et s'il y a des besoins spécifiques que l'on n'aurait pas identifiés, on peut ponctuellement rajouter des places ou créer des offres mais il faut surtout faire des efforts pour mieux remplir ce qui existe déjà. Et il faut veiller à ne pas faire du remplissage pour faire du remplissage au risque d'avoir par la suite des ruptures de formation." Par ailleurs, les régions n'ont pas encore donné les estimations de ce qu'elles verseront au pot. Mais cela correspondra surtout à des redéploiements de crédits, à partir d'un travail mené région par région. "Il s'agira plus d'ajustements et de compléments apportés aux programmes de formation qu'à des créations ex nihilo de places", assure l'ARF.
Fin juillet, le ministère du Travail a prévu un premier point d'étape du recensement "des besoins sectoriels les plus importants et des mieux documentés", comme le précise le document qu'il a transmis aux participants, à l'issue de la première réunion de travail du 10 juillet. La fin des travaux de recensement régional des priorités, après croisement avec les données sectorielles, est quant à elle prévue pour la fin août/début septembre. "Sur cette base et en tenant compte des commandes déjà enclenchées fin juillet, la réunion régionale Etat-région-partenaires sociaux qui se tiendra tout début septembre permettra de caler définitivement les maquettes de financement au niveau régional et le déclenchement des commandes de formation : bons de commandes supplémentaires de Pôle emploi, compléments aux marchés des régions, capacité d'intervention sur des formations individuelles complémentaires", précise le document du ministère du Travail.