Tourisme - Une mission pour dynamiser l'emploi dans la filière touristique
Sylvia Pinel, ministre de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme, et Michel Sapin, ministre du Travail, lancent une mission commune "visant à optimiser le potentiel emploi de la filière touristique française". La responsabilité de cette mission est confiée à François Nogué, président du conseil d'administration de Pôle emploi et par ailleurs, directeur général délégué Ressources humaines du Groupe SNCF.
Le lancement de cette mission s'appuie sur un double constat. D'une part, le tourisme représente plus de 7% du PIB et plus de deux millions d'emplois. D'autre part, le secteur compte 50.000 postes non pourvus. Le rapport - dont les premières conclusions sont attendues "avant l'été" - devra donc "éclairer les conditions du développement de l'emploi dans le tourisme". La lettre de mission précise certains points d'investigation. Elle liste en particulier quatre thèmes : les moyens d'améliorer l'attractivité des métiers du secteur, d'identifier et de réduire le nombre d'emplois non pourvus ; les orientations souhaitables en matière de formation professionnelle initiale et continue ; les adaptations possibles du cadre réglementaire, social et fiscal du secteur, propres à encourager le développement et l'attractivité de l'emploi ; les priorités nationales à retenir en matière d'enrichissement de l'offre, de promotion de la "destination France", et de politiques publiques, compte tenu de leurs impacts attendus en termes d'emploi. De même et comme annoncé (voir notre article ci-contre du 26 mars 2013), les deux ministres demandent à François Nogué "de porter une attention particulière à la question de l'emploi des saisonniers". Ceux-ci représentent en effet 19% de l'emploi touristique total, soit environ 400.000 salariés chaque année. Le rapporteur devra "faire des propositions concrètes pour mieux sécuriser leur parcours professionnel".
Au moment de lancer cette mission, le ministère du Tourisme publie un sondage commandé à Opinion Way sur l'image des métiers du tourisme. Réalisé auprès d'un triple panel de jeunes de 15 à 25 ans, de parents d'enfants scolarisés et de grand public, il livre des résultats pour le moins ambivalents, qui expliquent sans doute une bonne part des difficultés de recrutement du secteur. Ainsi, les trois catégories sondées ont une bonne image des métiers de la filière du tourisme (respectivement 83%, 84% et 85% d'opinions favorables). Ces métiers sont en effet spontanément associés à des termes positifs comme "voyages", "vacances", "hôtels" (qui relèvent d'ailleurs davantage d'une vision de consommateur que de professionnel du tourisme). De même, les métiers de ce secteur sont jugés plutôt épanouissants (87% des jeunes interrogés), plein d'avenir (61%) et qualifiés (60%). Mais un jeune sur deux considère que les conditions de travail y sont difficiles et la même proportion pense qu'il s'agit de métiers pour les jeunes, sans perspective de carrière. La rémunération est également supposée insuffisante par 51% des jeunes. Autres freins majeurs : l'idée qu'il faut parler plusieurs langues étrangères pour trouver un poste (62% des jeunes) et celle de devoir sacrifier sa vie personnelle ou sa vie de famille (74%). Il serait donc étonnant que les propositions de la mission ne comportent pas un volet communication pour redresser l'image de ce secteur professionnel pourtant porteur en termes d'emploi...