Logement - Les mises en chantier poursuivent leur recul
Les statistiques de la construction au 30 juin 2014, publiées par le commissariat général au développement durable (CGDD), confirment la persistance du marasme dans le secteur de la production de logements. Ces chiffres ne tiennent évidemment pas compte du plan de relance de la construction, présenté par Sylvia Pinel lors du Conseil des ministres du 25 juin 2014 (voir notre article ci-contre du même jour). D'autres éléments ont pu en revanche jouer sur ces résultats médiocres. C'est le cas de la loi Alur (pour l'accès au logement et un urbanisme rénové) du 23 mars 2014. La quasi-totalité des décrets d'application restant à publier, il ne peut toutefois s'agir d'un effet direct. En revanche, les polémiques et les incertitudes autour du projet de loi ont pu peser sur les intentions des acteurs. De même, le blocage - a priori temporaire - de certains projets de logements sociaux (et autres projets immobiliers) au lendemain des municipales a pu également jouer un rôle (voir notre article ci-contre du 19 juin 2014).
Des mises en chantier en recul de 1,5% sur trois mois
Si les explications sont sujettes à caution, il n'en va pas de même pour les chiffres. Ainsi, le nombre de mises en chantier poursuit sa chute, avec un recul de 1,5% sur les trois derniers mois, même si ce recul ralentit au cours de la période. Le deuxième trimestre 2014 est ainsi en baisse de 19,3% par rapport à son équivalent de 2013. Sur les douze derniers mois, le nombre de logements commencés s'élève à 305.654, soit une diminution de 10,7%. Ce chiffre commence à se rapprocher dangereusement du seuil de 300.000 logements, très loin des 500.000 logements annuels envisagés au début du quinquennat. A l'exception des résidences - dont le rôle est assez marginal (21.480 mises en chantier et +3,2% sur les douze dernier mois) -, tous les secteurs sont touchés : les logements collectifs (-9,2%), les logements individuels groupés (-10,7%) et les logements individuels purs (-15,1%).
Les autorisations de logements baissent de 20,2% sur un an
Si l'on considère les autorisations de logements (permis de construire) - qui laissent présager les évolutions à venir, bien que certaines autorisations ne soient finalement pas mises en œuvre en période de crise -, la situation est un peu moins dégradée sur le court terme, mais guère meilleure sur le fond. Ainsi, le nombre de logements a reculé de 0,5% au cours du deuxième trimestre 2014 (contre -1,5% pour les mises en chantier). La tendance a même été très légèrement positive en mai (+0,1%) et en juin (+0,2%).
En revanche, le nombre de logements autorisés au deuxième trimestre 2014 est en recul de 12,5% par rapport à la même période de 2013. Et si on prend le cumul sur les douze derniers mois, le recul monte à 20,2%, avec 387.748 logements autorisés entre juillet 2013 et juin 2014.
En termes d'autorisation, les logements collectifs (-12,5% sur un an) et les résidences (-14,5%) s'en sortent un peu moins mal que les logements individuels purs (-24,8%) et les logements individuels groupés (-36%).
Comme pour chaque publication des statistiques de la construction, la note du CGDD propose également des cartes retraçant l'évolution des autorisations et des mises en chantier par départements.