Habitat - Production de logements : un premier trimestre 2014 toujours à la peine
Si le rythme actuel des mises en chantier se maintient, le nombre final de logements produits en 2014 devrait se situer à nouveau un peu au-delà de 300.000. Même si un redressement spectaculaire est très improbable, les jeux ne sont pas faits pour l'année 2014. Tout dépendra de l'impact de la loi Alur du 24 mars 2014 (voir notre article ci-contre du 27 mars 2014) et de la démarche de simplification et de mobilisation "Objectifs 500.000" (voir notre article ci-contre du 24 février 2014).
Mais, en tout état de cause, 2014 est déjà trop avancée pour que ces deux dispositifs produisent des effets significatifs dès cette année. Après 2012, l'année 2013 a en effet été une nouvelle année noire pour la production de logements, avec en outre une accélération de la baisse sur le dernier trimestre (voir notre article ci-contre du 29 janvier 2014). Le nombre total de logements mis en chantier en 2013 s'élève à 331.687, soit le niveau le plus bas depuis dix ans : 294.465 en construction neuve (-3,2%) et 37.402 en construction sur bâtiment existant (-11,4%).
Autorisations : du mieux sur le court terme, mais un lourd retard à rattraper
Les premières tendances pour 2014 étaient donc très attendues, même si la quasi-totalité des experts estiment que cette année sera à nouveau un cru médiocre en matière de production de logements. En publiant les chiffres au 31 mars 2014, le Commissariat général au développement durable apporte un début de réponse.
En séries corrigées des variations saisonnières (CVS), le nombre de logements autorisés au cours du premier trimestre 2014 augmente de 0,2% par rapport à celui du dernier trimestre 2013 (qui avait connu un recul de 4,5%). La progression mois par mois tend même à s'accélérer un peu : +0,2% en janvier, +0,3% en mars et +0,4% en avril.
Cette légère amélioration doit toutefois être relativisée sur le moyen terme : les 97.100 logements autorisés au premier trimestre restent en diminution de 25% par rapport à ceux autorisés au premier trimestre 2013. A l'exception des logements en résidence, toutes les catégories sont à la baisse par rapport à cette dernière période (-40,6% pour les logements individuels purs, -43,1% pour les logements individuels groupés et -9,5% pour les logements collectifs). Si l'on prend en compte les autorisations sur les douze derniers mois - période d'avril 2013 à mars 2014 comparée à celle d'avril 2012 à mars 2013 -, le recul est de 20,3%.
Les mises en chantier toujours orientées à la baisse
Si le volume des autorisations affiche un léger redressement au premier trimestre 2014, il n'en va pas de même pour les mises en chantier. Celles-ci poursuivent en effet leur tendance baissière, malgré une très légère décélération. Avec 74.383 logements commencés, les mises en chantier reculent de 4,3% par rapport au dernier trimestre 2013, qui avait lui-même connu une baisse de 5,1%. Si l'on compare le premier trimestre 2014 à son équivalent de 2013, le recul est de 11,4%, réparti de façon à peu près équivalente entre les différents types de logements (-11,7% sur l'individuel pur, -15,6% sur l'individuel groupé et -15% sur le collectif), à l'exception - à nouveau - des logements en résidence, qui progressent de 40,4% mais jouent un rôle assez marginal (5.629 logements de ce type mis en chantier au premier trimestre).
Si l'on prend en compte les mises en chantier sur les douze derniers mois - période d'avril 2013 à mars 2014 comparée à celle d'avril 2012 à mars 2013 -, le recul est moins prononcé, puisqu'il est de 4%.