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Logement - Les artisans du bâtiment s'attendent à une croissance de 0 à 1% en 2016, mais redoutent la loi Noé

Patrick Liébus, le président de la Capeb (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment), a tenu, le 14 janvier, sa traditionnelle conférence de presse sur la conjoncture du secteur. Sans surprise au regard de la crise du logement, les résultats 2015 demeurent très médiocres, même si le dernier trimestre témoigne d'un léger rebond, tout en restant négatif.

Entre 0% et +1% d'activité attendu en 2016


L'année 2015 se termine ainsi sur un nouveau recul global de 2%, mais avec un léger sursaut à -1% au dernier trimestre. Le recul est plus prononcé dans le neuf (-2,5%, contre -5 % au troisième trimestre), tandis que le secteur de l'éco-rénovation finit en stagnation (0 % contre -1 % au troisième trimestre). Seuls les travaux de performance énergétique progressent légèrement (+1%). Malgré ce petit rebond à la fin de 2015, Patrick Liébus estime que "parler de reprise à ce jour serait toutefois prématuré, car deux indicateurs sont particulièrement dans le rouge : l'emploi, en chute libre avec une perte de 15.000 postes et le neuf en recul avec -4,5%".
Selon la Capeb, "un nouveau cap semble toutefois se dessiner pour les mois à venir, marquant une rupture avec la spirale de la baisse continue". En 2016, le volume global de l'activité devrait ainsi connaître une progression comprise entre 0 et +1%. La détérioration ralentirait ainsi dans la construction neuve (entre -1,5% et -0,5%) et une reprise se manifesterait dans l'entretien-amélioration, comprise entre 0,5% et 1,5%.
Ainsi, pour Patrick Liébus, "la moindre dégradation dans le neuf et les marchés de la rénovation énergétique et de l'accessibilité devraient créer des perspectives plus favorables et stopper la dégringolade ininterrompue depuis 2012".

"Exit les artisans !"


Dans ce climat un peu moins pessimiste, la Capeb s'inquiète néanmoins d'un autre élément : la perspective du projet de loi Macron 2 ou Noé, pour nouvelles opportunités économiques (qui sera sans doute finalement fusionné avec le projet de loi sur le travail). L'inquiétude porte en particulier sur les allègements envisagés sur la formation, les stages et la qualification des artisans. Pour introduire davantage de fluidité dans le secteur et favoriser la création d'activité, le gouvernement pourrait en effet choisir d'alléger les obligations en la matière. Une évolution qui irait à l'encontre de celle souhaitée par la profession, qui entend au contraire augmenter le niveau de qualification, conçu aussi comme un moyen de se protéger contre la concurrence des auto-entrepreneurs. Pour Patrick Liébus, si ces dispositions sont retenues en l'état, "la loi Noé, c'est exit les artisans !"...

 

 

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