Logement - Chiffres de la construction : la reprise espérée n'est toujours pas là
La méthode de comptabilisation des statistiques relatives à la construction de logements a beau avoir changé il y a deux mois - avec une réévaluation à la clé (voir notre article ci-contre du 2 mars 2015) -, les résultats restent négatifs et la reprise espérée tarde à se manifester, si l'on en croit la dernière livraison du Commissariat général au développement durable (CGDD). Sur le premier trimestre 2015 - et en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS-CJO) -, le nombre de logements autorisés à la construction diminue en France de 1,3% par rapport au dernier trimestre 2014. De son côté, le nombre de logements mis en chantier recule de 1,4% sur la même période.
Les logements autorisés reculent de 7% sur les douze derniers mois
En matière d'autorisations de construction, la situation est contrastée selon le type de logements. Ainsi, au cours du premier trimestre 2015, les autorisations de construction de logements individuels augmentent de 2,6%, tandis que celles accordées pour des logements collectifs - y compris pour des résidences - reculent de 4,1%. Sur les douze derniers mois - et toujours malgré le changement de méthode - le recul du nombre de logements autorisés s'établit à -6,9%, pour atteindre un total de 363.300 unités. Le recul le plus marqué est celui des autorisations de logements collectifs avec une baisse sur les douze derniers mois de 11,7% (soit 178.600 logements autorisés).
Même si la tendance globale est la même (-1,4% au premier trimestre 2015), la situation est inversée du côté des mises en chantier. Ce sont en effet les logements individuels qui reculent de la façon la plus prononcée (-3,0%), alors que les logements collectifs résistent nettement mieux (-0,3%). Sur les douze derniers mois, les logements "commencés" (autrement dit les mises en chantier) reculent de 8,9%, pour s'établir à 351.400 unités. En la matière, les logements collectifs (-5,9%) s'en tirent un peu mieux que les logements individuels (-13,3%).
Des écarts conséquents entre régions
La nouvelle présentation des statistiques de la construction de logements apporte des informations supplémentaires. Ainsi, elle indique le délai moyen d'ouverture de chantier. Celui-ci est de 4,6 mois pour les logements individuels - soit un chiffre légèrement inférieur à sa moyenne de longue période (5,2 mois) - et de 7,2 mois pour les logements collectifs, soit un niveau bien inférieur à sa moyenne de longue période (10,8 mois).
Autre information : le taux d'annulation des autorisations de logements individuels (proportion de logements autorisés dont les permis sont annulés, par décision administrative ou à l'initiative du pétitionnaire) s'établit à 15,4%, soit un taux supérieur à sa moyenne de longue période (13,2%). Dans le collectif, le taux d'annulation est de 19,4%, également au-dessus de sa moyenne de longue période (18,9%).
Enfin - et comme à chaque livraison des statistiques trimestrielles du CGDD -, un tableau présente les résultats par région. Et, comme d'habitude, celui-ci présente des écarts très importants entre territoires. Sur les autorisations de logements, les chiffres vont ainsi de +32% sur les douze derniers mois en Alsace à -16,5% en Haute-Normandie. Outre l'Alsace, quatre régions affichent une évolution positive : Bourgogne (+3,0%), Corse (+13,2%), Languedoc-Roussillon (+5,5%) et Pays de la Loire (+5,7%).
Sur les mises en chantier de logements, les écarts vont de +16,3% sur les douze derniers mois en Alsace à -29,6% en Limousin. L'Alsace est la seule région à connaître une évolution positive sur cet item.
Malgré ces chiffres pour le moins moroses, les acteurs du logement veulent rester positifs : "Sur l'ensemble de 2015, nous continuons à espérer une amélioration de la situation", expliquait ainsi, au vu des statistiques, François Payelle, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI).