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Habitat - Logement : la FFB reste pessimiste pour 2015, malgré quelques éclaircies

Lors de sa traditionnelle conférence de presse, le président de la Fédération française du bâtiment (FFB) a présenté les prévisions 2015 du bâtiment, après le rebasage des statistiques officielles du logement opéré il y a un mois (voir notre article ci-contre du 2 mars 2015). Jacques Chanut a reconnu qu'"à la suite des travaux statistiques de début 2015, la lecture de la conjoncture dans notre secteur est rendue plus délicate, d'autant que les premiers signes d'un retournement pointent à l'horizon".

Vers les 360.000 logements neufs en 2015 ?

Ces premiers signes d'un retournement sont toutefois encore loin de produire leurs effets. Certes, "dans le segment du logement neuf, depuis fin 2014, la progression des ventes se révèle porteuse d'espoir pour l'activité. Elle est, pour une large part, le fruit de la mise en place du dispositif Pinel et de l'amélioration du PTZ+".
La FFB table donc sur "un début de reprise" des mises en chantier à la fin de 2015 ou au début de 2016. L'année en cours pourrait ainsi s'achever sur un total de 360.000 logements neufs (chiffre rebasé), là où la tendance "au fil de l'eau" se serait conclue sur un chiffre de 340.000 logements. Le président de la FFB fait cependant preuve de prudence, en prenant soin de souligner que "comme pour toute statistique nouvelle, la phase d'apprentissage se révèle essentielle avant d'être véritablement en capacité de décrypter les évolutions à l'œuvre".
Si des signes d'espoir apparaissent pour le logement, il n'en va pas de même pour le non résidentiel. Avec un repli des autorisations de 1,3% et de 1,6% pour les mises en chantier, 2015 s'annonce comme "la plus mauvaise année depuis 1998".
Le secteur de l'amélioration-entretien connaît, pour sa part, un phénomène similaire, puisque l'activité devrait croître de près de 2,5% dans le résidentiel, mas rester quasi stable dans le non résidentiel.

La crise de 2007 plus grave et plus durable que celles de 1981 et 1991

Au final, l'activité globale pour 2015 devrait s'inscrire encore en baisse de 1,5% avec respectivement : -3,8% pour le logement neuf, -9,4% pour le non résidentiel neuf et +1,7% pour l'amélioration-entretien. Ces évolutions devraient avoir pour conséquence directe la perte de 30.000 équivalent-emplois à temps plein sur l'année en cours (22.500 salariés et 7.500 intérimaires). Une grande partie de ces destructions provient du non remplacement des départs à la retraite et des changements de secteur.
En dépit de ces chiffres, le président de la FFB se veut résolument positif pour l'avenir, puisque "le bâtiment commence à entrevoir le bout du tunnel". Par ailleurs, la fédération se "félicite grandement de l'action des pouvoirs publics contre le développement de la concurrence déloyale".
A noter : la note de conjoncture de la FFB propose une comparaison entre les trois dernières grandes crises dans le secteur de l'habitat - 1981, 1991 et 2007 -, qui se sont toutes trois traduites par un net recul de l'activité. La première - celle de 1981 - a vu l'activité de redresser à partir de N+4 (1985). La seconde - celle de 1991 - a connu une stabilisation à partir de N+5 et un début de redressement à partir de N+6 (1997). Mais, dans le cas de la crise de 2007 - et après un bref et éphémère redressement à N+4 (2011) -, l'activité est toujours orientée à la baisse en 2015, soit à N+8 après le début de la crise. Des évolutions qui mettent en évidence le caractère particulièrement prononcé et durable de la crise de 2007 dans le secteur du bâtiment.

Jean-Noël Escudié / PCA

Logement neuf : les mises en chantier toujours en repli à fin février, selon le ministère
Les mises en chantier de logements neufs en France ont reculé de 8% de décembre à février, sur un an, à 84.600, a annoncé ce vendredi 27 mars le ministère du Logement, en s'appuyant naturellement lui aussi sur le nouveau mode de calcul qu'il instauré fin février.
Dans le même temps, le nombre de permis de construire accordés pour des logements neufs a chuté de 8,3%, à 85.600 unités, par rapport à la même période de l'année précédente, selon un communiqué.
Par type de construction, sur la période, les mises en chantier de logements ordinaires sont ressorties en baisse de 10,1%, à 77.100 unités, a précisé le ministère.
Celles des logements en résidence (pour seniors, étudiants, de tourisme), un segment de niche, ont en revanche bondi de 21,7%, à 7.400 unités.
Sur 12 mois, les mises en chantier ont reculé de 10,5% pour s'élever à 351.100, selon une nouvelle méthode statistique, dévoilée le mois dernier par le ministère.
De leur côté, les permis de construire, qui renseignent sur les futures mises en chantier, affichent un repli un peu moins accentué, -6,6%, à 368.000.
La nouvelle méthode pour évaluer les logements mis en chantier conduit à comptabiliser plusieurs dizaines de milliers de logements supplémentaires par an. Jusque-là, les données publiées par le service de l'observation et des statistiques (SOeS) du ministère se fondaient sur les déclarations d'ouverture de chantier, saisies administrativement. Désormais, le nombre de logements mis en chantier est estimé à l'aide d'un modèle statistique censé délivrer une information en temps réel de la conjoncture et fournir des résultats "plus fidèles à la réalité du terrain". Les données collectées sur le terrain sont complétées par des enquêtes annuelles et croisées avec d'autres paramètres.
AFP

 

 

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