Habitat - Construction : vers les 315.000 logements neufs en 2015 ?
Au jeu des pronostics sur le nombre de logements neufs qui devraient être construits en 2015, Alain Dinin, le président-directeur général de Nexity, est l'un des premiers à produire ses prévisions. A l'occasion de la présentation trimestrielle de la situation du groupe, il a en effet estimé à "310.000 ou 315.000" le chiffre prévisionnel de la construction neuve pour 2015. Si cette estimation devait se confirmer, la progression par rapport à 2014 serait modeste (entre +3% et +5%). L'année en cours devrait en effet se terminer autour de 300.000 logements neufs.
Or, selon Alain Dinin, "en 2030 nous serons six millions de ménages supplémentaires. Rien que pour cette population-là, il faudrait produire au moins 400.000 logements par an, et cela de façon durable". Un chiffre qui n'a plus été atteint depuis 2007, année qui avait vu la construction de 427.000 logements.
"Les classes moyennes ont déserté l'investissement locatif"
Cette vision plutôt pessimiste s'appuie sur les tendances constatées durant les neuf premiers mois de 2014. Dans son communiqué sur la situation au 30 septembre 2014, Nexity observe en effet que le nombre d'acquisitions en résidence principale recule par rapport aux neuf premiers mois de 2013. La raison : "Le pouvoir d'achat de nos clients accédants se contracte : ils achètent des logements plus petits et moins chers". Seconde tendance négative qui risque de continuer à peser sur 2015 : depuis quatre ans, l'intérêt des investisseurs particuliers pour le logement - autrement dit l'investissement locatif - ne cesse de décroître. Ils sont ainsi deux fois moins nombreux qu'en 2010 et "les classes moyennes ont déserté ce type d'investissement". En revanche, les ventes en bloc aux bailleurs professionnels augmentent par rapport à la même période de l'an dernier et représentent désormais plus du tiers de l'activité globale (36,2% contre 32,1%).
Des Français plutôt sceptiques
Et les Français dans tout ça ? Le 30 octobre, Nexity a également publié son traditionnel baromètre annuel - réalisé par Ipsos - sur "Les Français et le logement". Au vu des résultats, il est difficile de dire qu'ils sont optimistes. Ainsi, 71% d'entre eux trouvent qu'il est difficile aujourd'hui, en France, de trouver un logement. Et seuls 20% estiment que les choses vont s'améliorer dans les années qui viennent. Conséquence : six Français sur dix pensent que la génération de leurs enfants connaîtra une situation moins bonne qu'aujourd'hui en matière de logement. Rare note d'optimisme : 48% des répondants pronostiquent une baisse des prix à l'achat dans le logement ancien, contre 36% qui imaginent une hausse.
Du côté de la gouvernance du logement, 52% des Français estiment qu'il appartient à l'Etat de favoriser la construction de logements. De même, ils sont 42% à reconnaître un certain volontarisme au gouvernement en matière de logement (+5 points par rapport à 2013). Mais ils ne croient pas vraiment à l'efficacité de son action : seuls 17% font confiance au gouvernement pour mener une politique du logement efficace (-22 points par rapport à septembre 2012). De même, ils ne sont que 23% à croire à une politique de logement juste (-22 points), compréhensible (19%, -25 points) ou inscrite dans la durée (16%, -25 points).
Enfin, s'il est plutôt apprécié des professionnels, le plan de relance du logement annoncé par Manuel Valls ne convainc manifestement pas les Français. Ils sont moins de trois sur dix à considérer que la mise en œuvre de ce plan aura un impact sur les prix à l'achat et seulement 30% à juger que le dispositif Pinel en faveur de l'investissement locatif va induire une baisse des prix à la location. La réforme du PTZ (prêt à taux zéro) est en revanche mieux perçue.
