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Lutte contre l'exclusion - Le gouvernement compensera la baisse de l'aide alimentaire européenne

Dans le cadre de l'adoption - laborieuse - du budget européen, l'aide alimentaire échappe au pire, mais voit ses moyens réduits. Comme prévu (voir nos articles ci-contre), le projet de budget pour la période 2014-2020, adopté le 8 février, prévoit une enveloppe de 2,5 milliards d'euros, soit environ 416 millions par an. Ce montant est à comparer aux 3,5 milliards d'euros accordés - sur les excédents alimentaires de la politique agricole commune - durant la période 2007-2013, soit 500 millions d'euros par an. Cette baisse intervient alors que les associations font état d'une progression de la demande de plus de 10% par an. Ces dernières plaidaient au contraire pour une augmentation de l'aide européenne, jusqu'à un montant de 4,75 milliards d'euros sur la période 2014-2020.
Dans un communiqué du 8 février, intitulé "Les chefs d'Etat demandent aux pauvres de sauter un repas sur deux !", les associations concernées - Banques alimentaires, Croix-Rouge française, Restaurants du cœur et Secours populaire - se disent "déçues et préoccupées par les conséquences de cette décision". Elles rappellent qu'"à partir de 2014, en France, près de la moitié des 130 millions de repas pourraient ne plus être distribués. Les associations se trouveront donc devant un choix inhumain : donner moins, à qui et sur quels critères ?".
Comme il l'avait laissé entendre, le gouvernement - qui s'est finalement rallié au rattachement de l'aide alimentaire au Fonds social européen (voir notre article ci-contre du 31 janvier 2013) - a toutefois annoncé son intention de compenser la baisse du financement européen. Guillaume Garot, le ministre délégué chargé de l'Agroalimentaire a ainsi affirmé sur RTL, le 9 février, que "la solidarité ne diminuera pas dans notre pays" et annoncé qu'"en France, ce sera compensé à l'euro près". En 2011, la France a bénéficié de 72 millions d'euros d'aide alimentaire européenne, qui ont permis de financer 130 millions de repas. Dans la perspective d'une baisse de l'ordre de 30%, la part prise en charge par l'Etat serait donc d'environ 22 millions d'euros.
S'il a fait part de l'engagement de l'Etat, Guillaume Garot a toutefois indiqué que "si des acteurs économiques sont prêts à faire un geste de solidarité, bien évidemment, ils seront les bienvenus". Un appel immédiatement entendu par la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles), la principale organisation agricole. Se déclarant "scandalisé", Xavier Beulin, son président, a en effet annoncé, dès le 8 février, la création d'une structure destinée à compenser la baisse de l'aide alimentaire européenne.

 

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