Aides sociales - Bruxelles propose de créer un fonds de 2,5 milliards d'euros pour les plus démunis
Alors que 40 millions de personnes souffrent de "privations matérielles aiguës" dans l'Union européenne (chiffre de Bruxelles), la Commission a proposé mercredi la création d'un Fonds d'aide aux personnes les plus démunies doté de 2,5 milliards d'euros pour la période 2014-2020. Ce fonds viendrait remplacer le programme européen de distribution de denrées alimentaires aux personnes les plus démunies (PEAD) créé en 1987 et intégré au budget de la PAC (Politique agricole commune). Le PEAD, qui a bénéficié d'une année de sursis, bénéficiera de 500 millions d'euros en 2013 répartis entre 19 pays. "En raison de l'épuisement attendu des stocks d'intervention, ainsi que de leur grande imprévisibilité sur la période 2011-2020 du fait des réformes successives de la Politique agricole commune, un terme sera mis au PEAD à la fin de 2013", justifie la Commission, dans un communiqué.
Les crédits du fonds seraient utilisés en cofinancements : 15% de l'Etat et 85% de l'Europe. Ils viendraient appuyer des "dispositifs destinés à fournir, par l'intermédiaire d'organisations partenaires, des aliments aux plus démunis ainsi que des vêtements et d'autres biens essentiels (comme des chaussures, du savon ou du shampoing) aux sans-abri et aux enfants souffrant de privation matérielle". Beaucoup de "souplesse" serait laissée aux Etats pour soutenir les associations caritatives. Ils pourraient "acheter des aliments ou des biens " et les distribuer ou leur octroyer directement des financements.
Le Fonds social européen restera "le principal instrument de l'Union pour favoriser l'employabilité, lutter contre la pauvreté et promouvoir l'inclusion sociale", tient à préciser Bruxelles.
Avant de voir le jour, le nouveau fonds, proposé dans le cadre du projet de budget pluriannuel pour la période 2014-2020 en cours de négociation, doit encore être approuvé par le Parlement européen et le Conseil des ministres. Une réunion des chefs d'Etats et de gouvernements est prévue le 23 novembre.
Les associations caritatives françaises, en première ligne pour la défense du PEAD, ne baissent pas les armes. L'enveloppe annuelle serait ramenée à 360 millions d'euros à répartir sur un plus grand nombre de bénéficiaires (27 Etats membres). La Croix rouge a fait le calcul : cela équivaut à un manque à gagner de "130 millions de repas en moins".