Tourisme - L'activité hôtelière a plutôt bien résisté en 2008

Dans un climat de plus en plus morose, l'hôtellerie n'a pas trop mal tiré son épingle du jeu l'an dernier. Il y a un mois, la direction du tourisme - désormais fusionnée dans la direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services (DGCIS) - publiait un bilan de l'hôtellerie de plein air pour l'année 2008 (voir notre article ci-contre). Celui-ci faisait apparaître un nombre de nuitées en hausse de 1,2%, en dépit d'une légère diminution du nombre d'emplacements (-0,5%). Ce bon résultat pouvait s'expliquer par un effet report vers une solution d'hébergement considérée comme la moins coûteuse. Pourtant, l'hôtellerie traditionnelle - a priori beaucoup plus menacée en période de crise et d'inquiétude croissante des consommateurs - a finalement réussi à sauver son année 2008. Hervé Novelli - le secrétaire d'Etat chargé du commerce, de l'artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme et des services - a en effet présenté le bilan annuel 2008 de la fréquentation hôtelière. Dans un contexte difficile, celui-ci fait apparaître une relative stabilité de la fréquentation, avec un nombre de nuitées en léger recul de 0,6% par rapport à 2007, qui constituait une très bonne année. La fréquentation française est demeurée inchangée, le tassement enregistré venant de la fréquentation étrangère (-1,7%). Le taux d'occupation moyen connaît la même évolution : il baisse légèrement de 0,6%, pour s'établir à 61,4%. Les plus touchés sont les hôtels quatre étoiles (-2,3 points).
Le recul global du nombre de nuitées de 0,6% recouvre toutefois de forts contrastes entre régions. Midi-Pyrénées voit ainsi son nombre de nuitées progresser de 10,4% en 2007, grâce au retour des touristes étrangers (+23,8%). Certaines régions connaissent également une hausse significative, comme la Franche-Comté (+4,8%), la Corse (+2,5%), la Haute-Normandie (+2,3%) ou le Limousin (+1,9%). D'autres enregistrent en revanche des résultats inférieurs à la moyenne nationale. C'est notamment le cas de la Bretagne et de la Lorraine (3%), du Languedoc-Roussillon et de la Picardie (-2,5%), ainsi que du Poitou-Charentes (-2,1%). Les trois grandes régions touristiques affichent pour leur part des résultats moyens avec -1,6% pour l'Ile-de-France (41,7% du nombre total de nuitées), -1% pour Provence-Alpes-Côte d'Azur (7,3% du total) et -0,6% pour Rhône-Alpes (11% du total).
Les chiffres rendus publics par Hervé Novelli montrent néanmoins une dégradation de la situation à partir de la rentrée 2008, avec en particulier un net recul de la fréquentation européenne, particulièrement britannique (-14% pour le seul mois de décembre). La fin de l'année est toutefois en partie sauvée par la très bonne tenue de la saison hivernale. Grâce à un excellent enneigement et à une clientèle française en hausse, les hôtels situés en zone de montagne ont enregistré une croissance de 10,1% de leur nombre de nuitées. Ce mouvement devrait se poursuivre au début de l'année - avec les vacances de février -, mais la suite de 2009 apparaît beaucoup plus incertaine.

 

Jean-Noël Escudié / PCA

 

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis