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Tourisme - Les inquiétudes sur le pouvoir d'achat menacent la saison touristique

La conjoncture touristique souffle le chaud et le froid : alors que le dernier baromètre TNS Sofres réalisé à la fin du mois de juin pour Odit France et le secrétariat d'Etat chargé du Tourisme faisait apparaître des professionnels plutôt optimistes (voir notre article ci-contre), les faits semblent aujourd'hui leur donner tort. L'Union des métiers de l'industrie et de l'hôtellerie (Umih) - qui compte environ 80.000 entreprises adhérentes - vient en effet de publier des tendances portant sur la quasi-totalité du mois de juillet. Celles-ci font apparaître une dichotomie très marquée. Côté hôtellerie, la fréquentation est jugée "satisfaisante" : "Les premières tendances laissent entrevoir des taux d'occupation relativement stables [...] par rapport à 2007, même si un léger recul est constaté dans certaines régions." Comme dans le baromètre TNS Sofres il y a un mois, les hôteliers disent rester "confiants" pour la suite de la saison. La situation semble en revanche nettement plus dégradée dans le secteur de la restauration. Selon l'Umih, "la baisse du pouvoir d'achat des vacanciers se fait ressentir dans les cafés et les restaurants pour lesquels la baisse de fréquentation peut atteindre -20% à -30%". Les entreprises saisonnières devraient être plus touchées encore, après avoir déjà connu une saison 2007 médiocre. La majorité des professionnels - hôteliers et restaurateurs confondus - estime en outre que la saison n'a débuté qu'après le 14 juillet et même plutôt aux alentours du 19-20 juillet. Si les touristes français et étrangers ont maintenu leurs réservations, les inquiétudes sur le pouvoir d'achat semblent les avoir incités à restreindre les "à-côtés" (bars, restaurants, discothèques...). Selon un récent sondage Ipsos - Europe Assistance, les Français envisageaient de consacrer à leurs vacances 2008 un budget de 1.934 euros, en baisse de 72 euros sur l'année précédente (-4%). Même en tenant compte du discours souvent volontairement pessimiste des professionnels - on ne compte plus les saisons qui s'annonçaient mal et ont bien fini -, le cru touristique de l'été 2008 pourrait se révéler moins bon que prévu.
En termes géographiques, la montagne est pour l'instant le principal perdant, avec une fréquentation hôtelière en recul de 5 à 6% et des séjours très courts (3 jours environ). Le recul dans les cafés, bars et brasseries atteint 15% dans les villes et 20 à 30% sur les massifs (Vercors, Oisans...). La présence de la clientèle étrangère ne suffit pas compenser la moindre fréquentation des vacanciers français. La fréquentation est meilleure sur le littoral, notamment méditerranéen, mais seule l'hôtellerie tire son épingle du jeu. Quelle que soit la région, l'activité de restauration connaît pour l'instant un recul prononcé. Compte tenu du poids croissant des réservations de dernière minute - largement fonction de la météo - les professionnels du tourisme se gardent toutefois de faire des prévisions pour le mois d'août.

 

Jean-Noël Escudié / PCA

 

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