Tourisme - La saison d'été devrait être "relativement bonne"
Malgré la flambée des prix du pétrole, les professionnels du tourisme sont plutôt optimistes pour la saison d'été. Selon le dernier baromètre réalisé par TNS Sofres pour Odit France et le secrétariat d'Etat chargé du Tourisme (450 à 950 établissements interrogés chaque mois), entre les deux tiers et les trois quarts d'entre eux se disent plutôt optimistes ou très optimistes. C'est le cas notamment pour 64% des professionnels de la location, 67% des restaurateurs, 70% des hôteliers et 78% des propriétaires de campings. Toujours selon le baromètre d'Odit France, les Français maintiennent leurs intentions de vacances : 37% devraient partir en juillet et 44% en août. Mais les budgets prévisionnels sont en légère contraction. Les Français déclarent vouloir consacrer en moyenne 1.934 euros à leurs vacances, soit une diminution de 4% par rapport à 2007. Si cette tendance ne devrait pas toucher l'hébergement, elle pourrait en revanche avoir un impact sur les dépenses annexes : excursions, restaurant, achats de souvenirs...
Les pouvoirs publics partagent le relatif optimiste des professionnels sur la saison d'été 2008. Dans une interview au Journal du Dimanche du 29 juin, le secrétaire d'Etat chargé du tourisme estime ainsi que "la saison d'été s'annonce relativement bonne, même s'il est évidemment trop tôt pour avoir des certitudes". Pour Hervé Novelli, le fait que les touristes français représentent 65% des recettes du secteur (112 milliards d'euros de retombées économiques en 2006) permet de moins subir les effets de la hausse des coûts de l'énergie et des transports que des pays comme l'Espagne, davantage tournés vers la clientèle étrangère. De plus, il estime que l'"on peut penser que les touristes français, dont 80% passent leurs vacances en France, resteront davantage dans notre pays cet été". Le secrétaire d'Etat chargé du tourisme reconnaît toutefois que "la problématique du pouvoir d'achat va modifier les comportements" : séjours plus courts, davantage de séjours familiaux ou amicaux, fragmentation croissante des congés, réservations de plus en plus tardives...
En matière de tourisme international, Hervé Novelli confirme que "la fréquentation des Américains est orientée à la baisse du fait du coût des transports et de l'euro fort". Mais les Européens, qui représentent l'essentiel des touristes étrangers, "maintiennent leurs intentions de réservation par rapport à l'an dernier". Rappelant le plan de relance présenté lors des Assises nationales du tourisme des 18 et 19 juin, il admet toutefois que la France a "des efforts à faire". La part de marché mondial de la destination France est en effet tombée de 11 à 9% entre 2000 et 2008.
Jean-Noël Escudié / PCA