Tourisme - La France vise les 100 millions de visiteurs étrangers à l'horizon 2015
Inaugurant le MAP 2008, le salon Le monde à Paris, Luc Chatel, alors secrétaire d'Etat à la Consommation et au Tourisme, a dressé le tableau et les perspectives de la politique française en la matière. Le tourisme est désormais clairement positionné comme un enjeu économique de premier plan. Le projet "Destination France 2020", présenté en janvier dernier, se fixe d'ailleurs comme objectif une augmentation significative des recettes touristiques.
Dans son intervention, Luc Chatel a rappelé que l'Organisation mondiale du tourisme prévoit une hausse de 80% des flux touristiques d'ici à 2020, dont le gouvernement entend bien capter une part significative. Pour convaincre son auditoire des possibilités nationales en ce domaine, le secrétaire d'Etat a annoncé que "la France a battu en 2007 un record historique". Pour la première fois depuis que les statistiques internationales existent, elle a en effet accueilli plus de 80 millions de visiteurs étrangers, confirmant ainsi son premier rang mondial en termes de nombre de touristes. Mais la France souffre toujours d'un certain nombre de faiblesses structurelles en la matière : difficulté à fixer les touristes et à les inciter à la dépense (la France ne figure qu'au troisième rang mondial en la matière), manque d'hôtels de grande dimension, perception très mitigée de la qualité de l'accueil par les touristes étrangers, mais aussi stagnation - depuis 25 ans - de la part de la population française qui ne part pas en vacances.
Luc Chatel a donc fixé deux objectifs quantifiés. Le premier consiste à viser un total de 100 millions de touristes étrangers à l'horizon 2015. Pour le secrétaire d'Etat, il s'agit là d'"une ambition chiffrée parlante pour le grand public [...] à la fois réaliste et mobilisatrice". Le second objectif semble quelque peu sibyllin au premier abord, puisqu'il consiste en l'occurrence à "passer du 1-3-9 au 1-2-3". Plus clairement, il s'agit tout d'abord de conserver à la France son rang de première destination touristique mondiale. Un objectif ambitieux, alors que la plupart des experts s'accordent à considérer que la Chine devrait bientôt remplacer la France sur la plus haute marche du podium. En second lieu, il s'agit de reprendre à l'Espagne le second rang mondial en termes de montant des dépenses touristiques, les Etats-Unis - qui occupent la première place en la matière - étant jugés pour leur part "indétrônables à court terme". Conséquence mécanique de l'objectif précédent, il s'agit enfin de passer du neuvième au troisième rang mondial pour le montant moyen de la dépense par touriste. Pour concrétiser ces ambitions, Luc Chatel a rappelé l'ensemble des mesures et des programmes d'action lancés ces derniers mois. Il a également annoncé une évolution de la réglementation de la vente de voyages "dans les mois à venir".
Jean-Noël Escudié / PCA