Tourisme - La France reste la première destination touristique mondiale mais a du mal à fixer ses visiteurs

Léon Bertrand, le ministre délégué au Tourisme, a présenté au Conseil des ministres du 7 février une communication sur le bilan de l'activité touristique en 2006. Avec 78 millions de visiteurs étrangers l'an dernier, la France conserve son rang de première destination touristique mondiale. Elle devrait toutefois le perdre, au profit de la Chine, avant la fin de la prochaine décennie. Les Européens restent les premiers visiteurs de la France, avec 75% du total et une forte progression des touristes espagnols, néerlandais, suisses et originaires de l'est de l'Europe. Le premier rang des visiteurs reste toutefois occupé par les Anglais, qui ont ravi cette place aux Allemands. Autre caractéristique de 2006 : la forte hausse du nombre de touristes chinois, avec 600.000 visiteurs.
En dépit de cette position flatteuse, l'activité touristique française présente deux points faibles. D'une part, elle progresse moins rapidement que l'activité mondiale : 2,7% en 2006, contre 4,5% au niveau mondial. D'autre part et surtout, la France a toujours du mal à fixer les touristes et à les inciter à dépenser. Avec 35 milliards d'euros de recettes provenant des touristes étrangers - en progression de 2,5% -, elle se situe seulement au troisième rang mondial, derrière les Etats-Unis et l'Espagne. Cet écart s'explique principalement par la brièveté des séjours en France. Léon Bertrand a néanmoins fixé un objectif de 40 milliards d'euros de recettes touristiques d'origine étrangère à l'horizon 2010.
Le tourisme demeure cependant un secteur économique important : il a permis la création de 19.200 emplois nets au cours des neuf premiers mois de 2006. Ceux-ci s'ajoutent aux deux millions d'emplois directs ou indirects liés à l'activité touristique. Cette dernière représente également 6,5% du produit intérieur brut (PIB), mais cette part peut être beaucoup plus importante dans les régions les plus touristiques : 30% en Corse, 14,5% en Languedoc-Roussillon ou 11,5% en région Paca.

 

Jean-Noël Escudié / PCA